J’irais danser sur vos tombes

Suite et fin de cette trilogie qui nous a narré la vie d’abord futile puis de résistance, d’étranges jeunes gens aux tenues bigarrées et aux cheveux longs, bien avant les hippies des années 70. Les zazous donc, qui, à Paris, durant la période sombre de l’occupation, oublient la guerre et la débâcle des adultes dans la danse, sur des musiques importées des Etats-Unis. Puis, pour diverses raisons, vient pour certains d’entre eux, la prise de conscience et le combat.

Dans ce dernier tome on suit plus précisément Frankie et Willa. Frankie, sorti de prison grâce au père commissaire de police de Willa, est chargé de la retrouver. Il finit par intégrer la résistance. Il n’y est pas forcément bienvenu, et le fait de dénoncer un traitre, ramène sur lui la méfiance du groupe. Il s’enfuit en étant poursuivi par les polices allemandes et françaises. Dans leur fuite ils tombent finalement sur les armées alliées et les guide vers la libération de Paris.

Il constate alors, que ceux sui se sont terré durant la guerre, ont une revanche à prendre, aussi violente et sans discernement que les envahisseurs d’hier. Difficile de construire un futur qui se tient, sur des ruines fumantes, dans le sang des règlements de comptes. Néanmoins, la jeunesse joue pour eux.

Un dessin coloré et une mise en scène très visuelle, ponctuée par les onomatopées de fusillade ou de liesse, donne du rythme et de la fraicheur au récit. La mise en scène lorgne vers les comics, même si la mise en page reste sage. J’apprécie le choix des couleurs et particulièrement celui des bleus dans les scènes nocturnes.

Un récit de guerre au dessin vif et contemporain, durant la période de l’occupation et vu par les yeux d’un garçon orphelin, chargé de sa jeune sœur, et qui survit à la guerre entre magouille et résistance.