Trouver la juste voie n'est pas un chemin facile
Depuis ma première rencontre avec ce titre, je suis totalement sous le charme de l’univers, sa violence, sa politique tortue, ses armures. J’avais peur d’un final trop abrupt et inabouti. J’ai eu une fin pleine de fureur et de rage. J’ai adoré !
Shadow of the ring est typiquement le genre de récit complexe et noir que j’affectionne. L’auteur n’a pas peur d’aller au bout de ses idées quitte à heurter. Il se moque de faire mal, d’aller contre la morale, son but c’est de raconter son histoire dans toute sa noirceur et j’adore ça. Cet ultime volume va loin mais il le fait avec intelligence et panache, laissant certes des zones d’ombre mais apportant une belle et riche conclusion toute en nuance de gris, tout en laissant une porte ouverte pour une suite. J’adorerais voir ça !
Tome de fureur donc, il s’ouvre sur un combat sans pitié avec l’Empire qui m’a littéralement emportée et coupé le souffle ! Kaiji Nakagawa avec une belle science de la mise en scène vient faire se percuter ces armures portées par des gens tous plus fou les uns que les autres qui ont oublié la vraie douleur, se pensant protéger. C’est terrible. Il nous offre ainsi une vision de la guerre crue et sans concession, où certes on admire les techniques de combat folles qui découlent de ces armures toutes différentes, mais où également on tremble devant la cruauté inarrêtable de leurs porteurs. C’est glaçant.
Et cette dimension puissamment cruelle, nous la retrouvons du troupier jusqu’au roi donnant les ordres. Le titre est sans concession d’un bout à l’autre de l’échelle de commandement. L’auteur nous montre ainsi une guerre qui n’a rien de glamour mais tout de sale, dégueulasse et cruelle, et la politique aussi. Tout n’est que trahison, couverture à tirer à soi ici, même ceux qu’on croyait pouvoir soutenir dans leur quête se révèlent horribles. Les seules victimes comme toujours sont la population et je dois dire que ça fait malheureusement cruellement écho aux guerres qui ont lieu en ce moment où les civils prennent chers. Je trouve donc important de dénoncer cela, de ne pas édulcorer, de ne pas lisser et effacer cette violence, cette cruauté, cette injustice.
J’ai ainsi vraiment vibré tout au long de ma lecture, grâce à un auteur qui a su en peu de tome brosser le portrait de jeux de d’alliances qui vacillaient et qui ont sombré dans l’horreur. Sa géopolitique est solide et compréhensible, sans être survolée. Son décor guerrier est aussi tout à fait crédible, riche et plein de surprise. Ses personnages ont tous des backgrounds bien pensés, qui apportent à l’histoire. Je n’aurais pas cru qu’il était possible de bâtir un tel scénario et un tel univers en si peu de tomes. La fin par contre est brutale, violente, mais elle correspond bien à la bataille et aux jeux des alliances qui se jouent. L’auteur laisse d’ailleurs une belle porte ouverte après avoir tenté de tirer les fils jusqu’au maximum où il pouvait. C’est très tentant d’avoir d’ici quelques temps une suite avec la vengeance ! J’aimerais vraiment.
En bref
Quand la géopolitique et la fantasy viennent nous offrir une épopée cruelle et violente où les ambitions peuvent mener à tout, Kaiji Nakagawa a su faire en seulement 4 tomes une oeuvre totale riche, brutale et pourtant très intelligente où on sent un vrai cri du coeur de sa part contre ses magouilles politiciennes et leur violence envers le peuple. J’ai de suite aimé la série et son univers mais je ne m’attendais pas à être autant transportée de tome en tome surtout jusqu’à ce final brutal et sans concession. Bravo à l’auteur d’avoir réussi à pousser ses intentions jusqu’au bout !
Positif
Un auteur qui va au bout de ses intensions
Un tome sombre et cru
Une intrigue géopolitique intense et bien menée
Des combats impressionnants et percutants
Une fin honnête qui apporte les réponses attendues
Negatif
Une fin ouverte pour une suite pour compléter mais l'aura-t-on ?
Laissez un commentaire
Commentaires (0)