Tranches de vide
Après Kevin Smith, Joe Quesada et Jimmy Palmiotti ont fait appel à un auteur complet venu de la bande dessinée indépendante avec David Mack, le créateur de Kabuki. Si Mack est aussi dessinateur et peintre, il ne s'occupe ici que du scénario (et de la colorisation des couvertures) du deuxième arc narratif de la série Marvel Knights, Parts of a Hole (Tranches de vide en V.F.), qui couvre les #9 à 15 du volume 2 de Daredevil (avec un interlude au #12, bien écrit par Quesada et Palmiotti en se concentrant sur les parcours croisés d'habitants de Hell's Kitchen mais anecdotique et faiblement dessiné, je n'ai jamais accroché au style de Rob Haynes).
Dans Tranches de Vide, le Caïd a à nouveau l'idée de mettre une femme sur le chemin de Daredevil afin de l'affaiblir (il a de la suite dans les idées). Et pourtant Maya Lopez n'a rien à voir avec Typhoid Mary. Fisk manipule la jeune femme sourde qu'il a prise sous son aile après avoir tué son père, son ancien partenaire en affaires (un détail bien évidemment inconnu de Maya...pour le moment). Le Caïd compte profiter des capacités de Maya, alias Echo, athlète capable d'imiter les mouvements d'autres personnes (à la Taskmaster), en faisant croire à sa protégée que Daredevil est le responsable de la mort de son père.
David Mack prend son temps pour développer un récit qu'il complète par une sous-intrigue montrant le nouveau cabinet Nelson & Murdock dans un procès contre le Caïd (défendu au tribunal par Rosalind Sharpe qui fait ici une dernière apparition peu glorieuse avant de disparaître de la série pendant plusieurs années). Malgré quelques lenteurs et des récitatifs assez bavards, Mack alterne plutôt efficacement entre les différents éléments (sombres et romantiques) de l'histoire jusqu'au combat mouvementé entre les deux adversaires costumés, qui se termine sur une révélation difficile pour Echo (moment important repris fidèlement dans les séries TV du Marvel Cinematic Universe).
Graphiquement, le travail du trio Joe Quesada, Jimmy Palmiotti et Richard Isanove (pour les couleurs) est excellent, avec de très belles idées dans le découpage, la représentation visuelle des flashbacks et des conflits intérieurs qui animent les protagonistes. Mais pris par ses nouvelles responsabilités de rédacteur en chef de Marvel, Quesada n'a pas pu conclure sa prestation et l'arc qui avait pris du retard a été terminé par Dave Ross qui s'est occupé de la deuxième moitié du #14 et du #15 en entier (pour un bon résultat mais qui n'a pas l'impact de ce qui a précédé).
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