Cauchemar
Daredevil #16 marque les débuts du scénariste Brian Michael Bendis sur la série régulière Marvel Knights pour un premier arc narratif avant qu'il s'installe durablement sur le titre à partir du #26. Son histoire se déroule parallèlement à la précédente, Tranche de vide, et suit le reporter Ben Urich sur une affaire qui n'intéresse pas son éditeur J. Jonah Jameson mais qui est plus importante pour lui que de suivre les détails du procès du Caïd. Le Cauchemar du titre est celui vécu par un petit garçon appelé Timmy, traumatisé par un événement tragique auquel Daredevil semble lié. Depuis, Timmy est replié sur lui-même et il s'échappe dans un univers mental rempli de héros et de vilains (des pages pour lesquelles David Mack s'amuse à copier le style de Joe Quesada et le résultat est convaincant).
Au fur et à mesure de son enquête, Urich va découvrir la triste vérité sur ce qui est arrivé au petit Timmy, le fils du Triton ou Leap-Frog en V.O. Cette révélation n'est pas sans provoquer une certaine confusion car ce Leap-Frog n'a rien à voir avec le premier du nom, un petit cambrioleur qui n'est pas resté du mauvais côté de la loi et dont le fils est devenu un héros sous le nom de Frog Man. Il a été expliqué rétroactivement que ce Leap-Frog à la courte carrière était un escroc qui s'est lancé dans une série de larcins après avoir trouvé un costume de grenouille (Où cela ? On n'en sait rien).
Dans cette histoire, Bendis parle de père indigne, d'enfance brisée. Le sujet est fort, l'atmosphère est sombre, triste...et lorsque Ben découvre les traces des coups reçus par Timmy, le moment est très émouvant. Daredevil étant ici un personnage secondaire qui intervient principalement dans la dernière partie pour tenter de sortir Timmy de son mutisme, l'accent est mis sur Ben Urich et le portrait du journaliste à l'imper aussi usé que celui de Columbo est soigné, la caractérisation de Ben touche juste.
Pour la partie graphique entièrement confiée à David Mack, je suis tout de même un brin partagé. Il y a de très belles choses dans ce mélange de planches "classiques", de crayonnés, de collages, de peintures...mais il y aussi des moments où je me dis que ce croisement de plusieurs techniques ne rend pas toujours la lecture assez fluide...
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