L'Homme qui chassait les dinosaures...
Le premier volume du magazine Ka-Zar ne fut composé que de trois numéros proposant en grande partie des rééditions et étonnamment le premier numéro est sorti le même mois (en se basant sur les dates de couvertures) que celui de la revue Astonishing Tales dans lequel le Tarzanide de la Maison des Idées a vécu ses premières aventures inédites en solo. Après 20 numéros, Ka-Zar a quitté les pages de Astonishing Tales pour se voir attribuer son propre titre, un volume 2 qui a débuté en janvier 1974. Les 5 premiers numéros ont été publiés dans la précédente intégrale et ce volume 1974/1976 débute par les #6 à 9, soit la quasi-totalité du court run de Gerry Conway, remplaçant de Mike Friedrich.
La prestation de Gerry Conway correspond également à la prestation tout aussi rapide de Big John Buscema, qui a vraiment du passer par presque toutes les séries Marvel à l'époque. On le sait, Buscema n'était pas un grand fan de super-héros et il a saisi ici l'occasion de travailler sur le genre d'aventures dont il était un peu plus friand, lui qui dessinait Conan le Barbare depuis 1973 et qui illustrera ensuite le comic-book marvellien de Tarzan entre 1977 et 1979. Sur deux épisodes, il est d'ailleurs ici secondé à deux reprises à l'encrage par Alfredo Alcala, complice régulier sur les Conan. Sonny Trinidad, autre philippin, est crédité au #9 pour un résultat qui confirme que ces artistes étaient à leur meilleur sur les bandes dessinées d'aventures, moins sur les exploits des super-héros. Par comparaison, le #7 encré par Bob McLeod a un rendu presque fade.
Si Mike Friedrich a lié un peu plus Ka-Zar au reste de l'univers Marvel, par les présences de Bobbi Morse, le S.H.I.E.L.D. ou encore l'A.I.M., Gerry Conway est revenu à l'exploration des différents territoires de la Terre Sauvage dans des histoires qui ne manquent pas d'évoquer un feeling très Conan, les dinosaures en plus (oui, il y a eu aussi des grands reptiles dans l'âge hyborien mais pas aussi systématiquement qu'ici). Et puis avec Buscema aux dessins, Plunder ressemble quand même souvent à un Conan blond. Les récits sont bien ficelés, avec des clins d'oeil appuyés, à Moby Dick dans le #6, à Sodome & Gomorrhe à la fin du #8 et à Caïn et Abel dans le #9.
L'intégrale passe ensuite de la couleur au N&B pour les aventures de Ka-Zar extraites du magazine grand format Savage Tales, qui furent publiés en leur temps par Lug dans trois albums dédiés. Je suis un passionné des BD Marvel en N&B des seventies, c'est souvent très beau, visuellement soigné, extrêmement détaillé...la reproduction des planches n'est pas toujours excellente, surtout avec le papier des intégrales, mais dans l'ensemble je me suis régalé avec la puissance de John Buscema (oui, encore lui) et Steve Gan, l'élégance de Russ Heath, l'encrage des philippins. On retrouve les éléments classiques de ce genre d'histoire, les civilisations oubliées, les tyrans, les monstres, les étrangers échoués dans ce monde perdu et qui ne connaissent vraiment pas tous le même destin que Kevin Plunder...si les récitatifs sont parfois un peu lourds, l'ensemble baigne dans une atmosphère qui me plaît beaucoup tout au long des numéros d'une revue qui méritait bien son titre de Savage Tales.
Les compagnes de Ka-Zar ont également leur place dans cette sélection puisque la série de Shanna la Diablesse se poursuit dans deux histoires courtes dramatiques et mouvementées (sur la deuxième le duo Ross Andru/Vince Colletta donne un résultat intéressant alors que je ne suis pas du tout amateur du travail de Colletta) et Bobbi Morse devient la Chasseresse (c'était bien avant Mockingbird) dans un segment de Marvel Super Action (et là, je suis moins convaincu aussi bien visuellement qu'au niveau d'une intrigue racontée de façon confuse).
En bref
Une préface de Roy Thomas, l'ensemble des couvertures et des extraits de planches originales sont disponibles en bonus.
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