Dernier Ippon !
Derniers matchs, derniers au revoir, nouveaux horizons pour cette chère Yawara et ses collègues judoka qu’on aura pris grand plaisir à suivre pendant tous ces tomes avec surprise, humour et tendresse.
Je n’aurais jamais cru au début qu’Urasawa tiendrait aussi longtemps avec ce seul fil et noeud d’intrigue. C’était sans compter sur son don du rocambolesque. Qu’est-ce qu’il m’a amusée sur cette saga ! J’en viens à regrette cet ancien Urasawa, surtout quand on le connaît bien moins rapide et prolifique de nos jours. Ça va me manque de ne plus avoir ma dose régulière de son humour et son sens de la mise en scène cocasse.
C’est donc l’heure des derniers matchs et on peut dire que l’auteur est au rendez-vous. Mise en scène épatante entre intensité, humour et émotion, où il joue entre ce qui se passe sur le tatami et ce qui se passe en face pour les spectateurs. C’est l’occasion parfaite pour lui, pour réellement faire Yawara, l’idole d’une nation, la représentante du courage et de la force. Elle a donné de l’espoir à tous ceux qu’elle a croisé et croise encore, comme l’illustre les scènes reprenant ses amis du lycée, de la fac, ses collègues au travail, au club, etc.
C’est aussi un grand moment de sport. Urasawa excelle pour nous représenter les deux matchs clés auxquels elle participe et la rivalité au sommet avec ses adversaires. Il y a vraiment de la tension, du doute. Ce n’est plus facile comme autrefois. On assiste, j’imagine car je n’y connais rien, à du vrai judo où tout se joue jusqu’à la dernière minute tandis que l’adversaire résiste et résiste encore, tandis que chacune marque à tour de rôle. On n’est plus dans la rapidité, dans le spectaculaire, on est dans l’intensité, avec des sportives de très très haut niveau, qui ont travaillé durement pour en arriver là. Le mangaka leur rend vraiment hommage et ses dessins sont parfaits !
Il a ainsi laissé un peu de côté son humour grotesque pour laisser parler l’émotion de ce dernier tome, de ces derniers instants. L’amour est ainsi par exemple au coeur des rebondissements de ce dernier volume, car si, chacun a compris ses sentiments, il reste encore à se les dire et ce n’est pas une paire de manche avec un auteur comme lui. On rit, on s’amuse, on soupire devant les maladresses de Yawara et Matsudaira, mais ils sont comme ça ! On rit par contre plus franchement des déconvenues de son ancien prétendant qui a épousé Sayaka. Et puis, tous les autres couples, duos, sont là, aucun n’est oublié et l’émotion l’emporte. C’est un tourbillon de joie ce final, pour les parents de Yawara, ses ami(e)s, son grand-père !
En bref
Satisfaction totale pour ce dernier tome qui, comme dans Happy, a su être un singulier mais réussi mélange de sport, humour, aventure et amour. Urasawa est vraiment un metteur en scène hors paire. Il étire certes ses récits mais c’est toujours de qualité. Ici, j’ai eu l’intensité sportive que je souhaitais et les émotions qui vont avec et dépassent même ce cadre. Yawara, et son grand-père, ainsi que tous ceux qu’ils ont croisés, sont vraiment des personnages marquants que je quitte avec regret mais le sourire aux lèvres ! (RDV tout de même en juin pour un supplément de Jigoro m’a-t-on soufflé ???? )
Laissez un commentaire
Commentaires (0)