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Critique de Blood Lad

par Ksndr le dim. 13 août 2017 Staff

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Alors que tout se passait bien pour Staz, jeune vampire otaku et boss respecté d'un secteur du monde des démons, ce dernier voit son quotidien bousculé par la découverte d'une jeune humaine paumée dans son secteur. Malgré son égoïsme et son attitude désinvolte, Staz va prendre en charge Fuyumi en essayant de renvoyer cette dernière dans le monde des humains. Mais voilà, tout ne se passera pas comme prévu...


Absolument pas emballé par le délire adolescent, racaille et vampire à la sauce "wesh-wesh", j'ai franchement hésité avant de lire les 17 tomes que compte l'histoire. Il est vrai que le premier chapitre est assez intéressant et donne envie d'en savoir plus sur le monde des démons finement représenté par un dessin assez maîtrisé et un clin d'œil sympathique à la culture nippone.


Malheureusement ce qui me faisait peur au début, s'avéra être bien réel...

...Ce manga est terriblement redondant et ce sous tous les angles.


Tout d'abord avec la construction du récit qui peut se schématiser assez simplement:


Rappel de la situation du chapitre principal -> flashback d'explication -> avancée de l'histoire -> fin sur un suspense sans grande ambition vu que les enjeux ne sont jamais réellement importants.


Ensuite, la manière de parler des personnages, déjà assez indigeste, est quasiment la même pour tout le monde excepté Fuyumi. Peu importe l'âge des protagonistes (qui ne sera d'ailleurs pratiquement jamais évoqué), tout le monde se vanne avec un langage ordurier, insolent surfant sur la vague du cynisme. Cette façon que les personnages ont de communiquer entre eux est crevante et finit même par être navrante tellement ils perdent leur temps à s'envoyer des insultes à tout va. Je ne parle pas d'insultes gratuites, parce que j'imagine que la ligne éditoriale l'aurait empêché, mais les démons sont constamment entrain de se cracher à la gueule.

L'auteur tente de nous faire ressentir par moment respect, bravoures et amours, mais au final le caractère antipathique des personnages prime. Puis quand le manga veut se prendre trop au sérieux avec ses phases censées être "intelligentes" tout devient fade et chiant. Les discussions sont longues, leur logique très douteuse, voire parfois contradictoire. On finit par se dire "oui, et alors ? On s'en fout" ou "livre, bouge-toi".


En plus de ce premier défaut, beaucoup d'autres pointent le bout de leur nez au fil des tomes comme par exemple le fait que les personnages soient pratiquement increvables; la notion d'immortalité n'est jamais évoquée alors que notre personnage principal est un vampire résistant à tout. Certains personnages vieillissent physiquement alors que d'autres pas et ceci peu importe les espèces. Je viens de découvrir aussi qu'arracher le bras d'un vampire n'est pas problématique vu qu'il repousse comme ça, sans explication. Dans un cartoon on s'en foutrait mais dans ce que veut raconter l'auteur, ça ne colle pas. D'où le fait, et comme je l'ai dit précédemment, qu'il n'y a aucun réel enjeu dans ce manga balayant d'un revers de main toutes les phases censées nous provoquer des émotions. Il suffit de voir le final et la facilité avec laquelle les personnages trouvent toujours une solution pour bien comprendre que rien n'est compliqué dans ce manga.

Le fan-service est aussi de trop; toutes les femmes possèdent une poitrine ronde et immense, des hanches aux courbes parfaites et le tout orné d'un joli minois. Certaines scènes qui se veulent sexy foutent carrément le malaise comme lorsque Staz "nourrit" Fuyumi en lui enfournant son pouce dans la bouche et que celle-ci se met à rougir. Au départ on se dit que Staz ne se rend pas compte que cela peut être suggestif car on le sent asexué et absolument pas attiré par les humaines, mais le bisou final accompagné d'un minable "je t'aime" bouscule tout.

Un autre truc qui m'a bien bousillé le moral est l'introduction des échelles de force et des rangs de puissance. Si l'élément avait été introduit dès le départ, je dis pas, mais on te pond ça vite fait, mal-fait, au milieu du manga.

Et puis vas-y que je t'introduis des personnages dans tous les sens qui ne servent à rien, chiants comme la mort, stéréotypés et malheureusement désireux de parler massivement histoire de bousiller le rythme déjà bien lent.


Dans tout ça, reste le dessin, unique point positif de cette œuvre. L'auteur maîtrise la plume malgré l'absence de décors sur une grande quantité de cases et un chara-design destiné à un public d'adolescents ou aux fans de Cosplay. Cela n'a rien de péjoratif, c'est juste que ce n'est pas ma came de voir des gamins habillés n'importe comment capables de diriger le monde. Ce n'est pas mon "fantasme". Bref, la qualité est là et ce serait hypocrite de ma part de ne pas l'évoquer.

En bref

Avec tous ces défauts, j'imagine que Blood Lad ne sera jamais un manga culte et finira par vite être oublié. Yûki Kodama maîtrise son dessin qui reste plaisant, mais s'il ne change pas sa manière de découper et d'écrire en rehaussant sa vision qu'il a de l'originalité, toujours selon mon point de vue, il ne pondra que des mangas de seconde zone.

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