«Hello baby, j’aime ton futur ! » Voici ce que nous pouvons lire sur la quatrième de couverture, une phrase qui prend tout son sens dans ce troisième et dernier volet de Tokyo, fin d’un monde. Afin de bien comprendre le contexte de cet opus, revenons brièvement sur la série. Junichi Noujou frappe très fort avec un premier tome au dessin atypique et à l’intrigue originale. La suite est un peu plus mitigée, le graphisme ne colle pas au rythme soutenu et l’histoire est confuse. Qu’en est-il du dernier volet de la série ? Commençons par ce qui reste inchangé. Le packaging conserve les mêmes éléments que les précédents tomes. C’est le chef Taro Saegusa qui est cette fois-ci exposé (certains trouveront une signification à son rictus malsain). Le dessin, entre le manga et la photo en noir et blanc, n’évolue pas. Respectivement fer de lance puis talon d’Achille de la série, il redevient un élément prépondérant dans cet opus. Les expressions marquées collent tout à fait avec le rythme et mettent en exergue le dénouement final. Nous avons l’impression de contempler les planches tirées d’un making of d’un film des années 50. D’un point de vue scénaristique, l’auteur a su apprendre de ses erreurs de l’opus précédent. L’intrigue est bien menée, tous les éléments convergent pour nous offrir une fin claire et tout à fait compréhensible. Nous émettrons cependant un petit bémol car au fil des pages, la fin devient de plus en plus prévisible ce qui enlève un peu de piquant à l’intrigue. Heureusement qu’un évènement final vient tout remettre en question. Les personnages quant à eux ont enfin une réelle consistance. Le héros se dévoile et on découvre avec plaisir ses réelles intentions sur les plans personnels et sentimentaux. Tous les autres protagonistes, qu’ils soient principaux ou secondaires jouent leurs rôles à la perfection ce qui donne plus de poids à la chute. Junichi Noujou nous a permis de rêver de pouvoirs sur 3 tomes. Avec un début coup de poing, le lecteur avait soif de la suite. Cette dernière nous a un peu refroidi. Et pourtant, un petit quelque chose nous poussait à connaitre la fin. On y est. La qualité est toujours au rendez-vous et cette série pourrait marquer certains esprits. Cette fois-ci nous n’attendons pas une suite mais une nouvelle série. Alors monsieur Noujou, à quand la prochaine œuvre ?