Après un premier volume assez séduisant, ce second tome se compose de la même façon : des chapitres indépendants, des tranches de vie d'hommes et de femmes ne cherchant qu'une seule chose, traverser le terrible col du loup. Chaque histoire est brillamment construite et l'on prend un vrai plaisir à suivre le quotidien de tous ces différents protagonistes. Du couple mal assorti à la relation mère/fille, chacune des historiettes nous conte des vies touchantes dont l'objectif est le même, commencer une nouvelle vie... Encore faut-il réussir à franchir cet axe maudit... Véritable repère du diable, cette forteresse est gardé par l'inquiétant Wolfram, seul véritable personnage récurrent. C'est justement la particularité de ce manga, aucun protagoniste ne semble combler la place vacante du "héros". Cet aspect déstabilisant permet toutefois de souligner la domination de Wolfram, et sa capacité à repérer les hérétiques. Un jeune homme a pourtant survécu dans le premier opus et revient en fin de tome... Peut-être est-il le héros tant attendu ? En attendant de confirmer cette impression, on ne peut que s'incliner devant le travail de Mitsuhisa Kuji : un beau graphisme, des intrigues bien ficelées et des surprises étonnantes, un découpage adapté, une mise en scène "scotchante" qui tient en haleine. Les superlatifs ne manquent pas pour Wolfsmund. Il y a toutefois une chose à préciser : mon dieu, que les couvertures sont laides ! On ne peut pas dire qu'elles mettent le manga en valeur... En bref, ce seinen a de beaux jours devant lui, si et seulement si, un héros arrive. Le fait qu'il n'y en ait point surprend dans le bon sens, mais à trop vouloir jouer sur cet effet, le lecteur risque de manquer de repères dans les tomes à venir...