Après l'énorme claque du tome précédent, les attentes étaient hautes pour ce quatrième tome d'Adekan. Mission remplie? En partie seulement... Tout d'abord, l'épaisseur du tome surprend. Tronqué d'un bon quart par rapport aux autres, le lecteur pouvait craindre un survolage du fil rouge de l'histoire tout juste lancée dans le volume précédent, ou une narration aussi expédiée que dans les deux premiers. Il n'en sera, heureusement, pas le cas. La première partie est en grande partie consacrée à Anri. L'occasion de découvrir un peu plus en détail l'endroit d'où lui et Shirô sont originaires, mais aussi le passé du blondinet et ses ambitions. Et le moins qu'on puisse dire, c'est que le personnage qui nous apparaissait jusque-là tête à claques surprend et se révèle finalement bourré de charisme. Rien que pour ça, bravo à l'auteure. Mais surtout, ce focus sur Anri permet de poser les bases de la suite de l'histoire, et d'introduire un nouveau protagoniste plus que dangereux. Tsukiji Nao prend le temps de développer son univers et ses personnages. Pas trop tôt, diront certains. Consacrer quasi toute la partie "fil rouge" du volume à un protagoniste secondaire était un pari osé, mais Shirô et Kôjirô ne nous manquent pas une seconde tant le récit est maîtrisé et intéressant. C'est un fait, depuis le volume précédent, la narration est plus posée, les histoires plus travaillées, et même les scènes d'action se trouvent être plus lisibles, en tout cas bien plus que les virevoltages brouillons du début. De nombreux mystères restent encore à éclaircir et l'on sent que la tranquillité de Shirô touche à sa fin, les pièces du puzzle se mettant lentement en place. Réutiliser un personnage aperçu quelques chapitres plus tôt et que l'on pensait insignifiant s'avère être une bonne idée, surtout au vu des conséquences que cela pourrait avoir dans le futur... Le dernier tiers du tome est dédié à une histoire annexe au sujet d'une chanteuse et de sa doublure. Plutôt intéressante, elle traite du sujet de "l'envie" et rappelle quelque peu celle avec les nageuses, mais d'une façon différente, de sorte que le lecteur n'aura pas l'impression de relire la même chose. Un bon point. Toutefois, l'histoire n'avance plus pendant ce temps-là... et c'est peut-être le plus gros défaut d'Adekan à l'heure qu'il est. Tsukiji Nao semble ne pas parvenir à se décider entre les petites enquêtes sans lien entre elles et le fil rouge autour du passé de Shirô et mélange, encore, les deux. Il est vraiment frustrant de constater que les choses avancent du côté d'Anri, et d'avoir ensuite droit à un chapitre "annexe" comme si le temps s'était arrêté en cours de route. Comme si la mangaka craignait de dévoiler pleinement l'histoire qu'elle a en tête et meublait avec autre chose. C'est vraiment dommage, même si les améliorations du côté de la narration rendent le manga bien plus plaisant à parcourir que sur les deux premiers tomes. L'on a toujours droit à quelques passages bien portenawakesques (avec cette fois-ci le summum du fan-service) même si globalement, l'ambiance est un poil plus sérieuse. Pas aussi bon que le tome précédent, ce quatrième volume d'Adekan reste tout de même fort réussi. L'édition d'Ototo se veut nettement meilleure que sur le tome 2 qui était blindé de coquilles. Il en reste quelques-unes qu'il faudrait éliminer, mais l'on se rapproche de quelque chose d'acceptable. La qualité du papier et de l'impression se veut plutôt bonne, et l'on a toujours droit au dépliant couleur en début de tome et aux bonus sous la jaquette.