De pire en pire: voilà ce que devient Midnight Devil. Déjà que le niveau n'était pas bien élevé, mais se laissait jusqu'à présent lire, Hiraku Miura parvient à transformer son manga en navet pourvu des pires travers. A la fin du volume précédent, l'ami d'enfance de Rin lui faisait à son tour sa déclaration. On aurait pu penser que ça aurait une vague incidence sur le récit? Non, même pas, en quelques pages, on n'en parle plus, hop. A chaque tome de la série son chapitre "découverte", après "Rin a peur de perdre son copain", voici "Rin devient jalouse". Sauf que quand on voit que la miss pique sa crise juste parce qu'une camarade de classe s'extasie sur la taille des mains de Charles, mais ne dit rien quand elle découvre celui-ci séquestré par une loli en déshabillé, on se dit qu'il y a quand même un gros problème de cohérence. Rien que le fait que le roi des démons puisse se faire piéger par une enfant se comportant comme une chaudasse juste parce qu'elle ne veut plus être seule, ça n'est pas très logique. Quid du "fil rouge" vaguement apparu dans le tome précédent, à savoir le voyage? L'auteure en parle à une ou deux reprises mais ne fait pas avancer le schmilblick. De toutes façons, la narration, dans Midnight Devil, c'est une calamité avec un découpage pas toujours judicieux et un placement des bulles tout aussi douteux. On aurait pu se dire qu'heureusement, on ne lit pas ce manga pour son pseudo-scénario (la mangaka serait d'ailleurs inspirée d'aiguiller une bonne fois pour toutes son oeuvre vers une histoire de type "porn without plot" au lieu d'essayer de la faire vivoter avec ces péripéties risibles), sauf que du côté de l'érotisme aussi, la déception est là. Moins nombreuses, les scènes de sexe sont aussi moins inspirées et l'on commence à avoir la sensation de lire toujours la même chose. Pire, quand la mangaka décide de dessiner quelque chose de plus explicite qu'à l'accoutumée (sans entrer dans les détails, Rin se tripotant pour titiller Charles), la censure se révèle plus ridicule que jamais avec une tache blanche judicieusement placée pour cacher ce qu'il y a à cacher. Allô? On est dans un manga pour adultes, à quoi cela sert-il de dessiner ce genre de case si c'est pour s'auto-censurer d'une façon aussi peu subtile? Bref, à ce stade, il n'y a plus grand-chose à sauver dans cette série. Perdue entre des thèmes assez peu recherchés comme cette histoire de jalousie bien peu mature, le mauvais goût (la gamine kidnappeuse), un semblant de scénario tellement anecdotique qu'on préférerait s'en passer et un érotisme qui ne s'assume pas, autant aller lire un vrai hentai plutôt que cet hybride mi hentai-mi shôjo bien fade qui a perdu en cours de route le peu de qualités qu'il avait pour cumuler les défauts des deux genres.