Encore un bon volume pour Adekan! Celui-ci s'ouvre sur un long double-chapitre d'où Shiro est absent. N'allez pas croire que l'on s'ennuie pour autant. Mettant sur le devant de la scène le capitaine Saotome, un personnage secondaire jusque là assez peu charismatique, il nous présente un village aux coutumes bien étranges, ancrées dans une persécution religieuse de longue date. Tsukiji Nao prend bien le temps de développer son intrigue et son personnage principal, et parvient à exploiter son thème de façon convaincante. Clairement une des histoires les plus intéressantes depuis le début de la série. La suite ne sera malheureusement pas vraiment au niveau... L'histoire du festival notamment, qui, si elle est l'occasion de montrer tout le talent de dessinatrice de l'auteure via des chars époustouflants plus improbables les uns que les autres, se révèle un peu creuse et bien trop classique scénaristiquement parlant. La toute dernière partie ne sert que de mise en bouche quant au développement ultérieur du fil rouge de la série. On l'a déjà dit, c'est tout le problème d'Adekan. Le manga a tendance à partir dans tous les sens, privilégiant les à-côté plutôt que son histoire principale que l'on devine pourtant assez complexe, avec les quatre cités, les régents, la drogue et tout le reste. En dépit de la qualité indéniable de certains chapitres comme ce début de tome, l'impression d'étirement inutile commence vraiment à se faire sentir. Graphiquement, si les scènes d'action ne sont décidément pas le point fort de Tsukiji Nao, le reste est toujours magnifique, qu'il s'agisse de décors fouillés, de costumes extravagants ou de visages déformés par la folie. Rien à redire sur l'édition d'Ototo, avec un bonus et le postface sous la jaquette, une illustration couleur dépliante en début de tome, zéro coquille et une impression soignée.