Dans un bassin méditerranéen réinventé, plusieurs empires cohabitent, et pas toujours de manière apaisée. Un conflit oppose l’état militaire de Türkiye et son voisin l’empire Baltrhain. Mahmud, est un général fauconnier, mais pas seulement, il est aussi un pacha et c’est même le plus jeune d’entre eux. Les pachas codirigent l’état de Türkiye, dans ce que l’on pourrait assimiler à une assemblée. Mahmud est pleins de convictions, la paix en tête. Il guette le moindre départ de conflit entre les deux pays, et essaye de déjouer toute tentative de déclenchement de la guerre. Pour cela, il est accompagné par Iskandar son faucon et est appuyé par le pacha Khalil, un ancien qui ne veut plus voir la guerre déchirer son pays. « Altaïr » se veut être un manga traitant de la géopolitique, en s’appuyant sur des régions et des cultures réelles. Les sujets abordés dans ce premier tome sont souvent concentrés autour de la guerre et du conflit possible entre les deux pays voisins. Si on suit principalement Mahmud et sa volonté de fer de préserver la paix de son état, l’auteure nous présente aussi les autres protagonistes : d’autres pachas, les adversaires de l’empire Baltrhain… mettant ainsi en place un système de stratégie, où le lecteur connait plusieurs informations, nous plaçant dans une situation privilégiée. Le jeune homme arbore un air strict et distant, aussi bien graphiquement que dans son comportement qu’importe l’événement en cours. Ce premier volume, met en scène plusieurs tentatives de réactivation du conflit entre les deux pays, permettant de montrer la supériorité du jeune héros, mais sans grande convictions. Si on comprend très rapidement le fonctionnement politique, les enjeux et quelques autres éléments indispensables à la compréhension générale du scénario, l’ensemble reste d’un grand ennui. Les événements s’enchainent, parfois se déchainent sans être pour autant convaincant. Mahmud passe à travers sans vraiment s’y plonger. Le lecteur reste trop spectateur sans possibilité de s’identifier au jeune pacha. L’air froid du héros n’arrange rien, il n’apporte aucune vie à l’histoire ainsi, nous laissant dans l’attente d’un peu de chaleur, que ça soit par son comportement que par une vraie scène d’action ! Car oui, si ce manga pourrait montrer un peu de force, tout ce qui s’y passe, se fait dans la mollesse. C’est un peu un gros coussin sur lequel on s’assoit sans savoir jusqu’où on va s’enfoncer. On attend un fond, un peu de dureté pour pouvoir relever la tête et avancer ! Les dessins, soignés et très légers coïncident avec ce début de scénario, mou et à la saveur moyenne. Si le contexte prêterait à apercevoir des palais somptueux, des décors riches, il n’en est rien, l’auteure se contente de nous faire apercevoir de loin la richesse du pays. L’usage de cartes pour situer l’histoire est par contre une très bonne idée pour nous attacher à une idée « fantasy ». Un premier volume peu convaincant. Si l’histoire basée sur des faits historiques était une bonne idée, elle est consumée par un scénario léger et mou, et des dessins soignés mais « pauvres ». La lecture de « Altaïr » n’en est pas désagréable pour autant, mais elle n’est pas emballante. Si le scénario ne rebondit pas un peu, on va vite s’ennuyer ! Une mise en bouche trop légère.