Un tome 3 qui tient en haleine. Les actions s’enchaînent, le mystère s’épaissit, l’équipe s’agrandit, les informations alimentent l’intrigue, ce titre continue de me séduire.

On n’aurait pas imaginé un face à face si tôt dans l’aventure, pourtant les retrouvailles entre Im et Djéser ne tardent pas, transformant au même moment les certitudes en incertitudes. Les prêtres ont un temps de retard sur leurs ennemis et tout est remis à plat. D’ailleurs, les amis ou alliés ne sont pas encore très définis. Khonsou, un prêtre de haut rang de la branche d’Amon joue sur plusieurs tableaux, il montre différents visages et on ignore finalement de quel côté il se situe. Peut-être du sien uniquement, reste à savoir pourquoi. Cependant, je l’aime bien, il met une sacrée ambiance au sein du groupe, son côté très précieux casse en beauté tout le sérieux et le dramatique de situation. Un personnage énigmatique, un brin envahissant, je valide. D’autant, qu’il est entouré de deux gardes du corps qui savent se faire remarquer.

Par rapport aux deux premiers tomes, tout est plus nuancé, grisé. Il n’y a pas d’un côté le bon, de l’autre le méchant, comme dit plus haut, les frontières des uns et des autres se mêlent avec cependant un point commun : L’ennéade, ce clan (secte ?) représentant des dieux qui régit le monde. On pourrait facilement transposer ce thème aux religions d’aujourd’hui tel qu’elles sont perçues, pratiquées, déformées ou manipulées. J’espère que l’auteur va continuer dans ce sens pour donner une autre dimension à son histoire, et ainsi créer différents plans de lecture. Je ne suis jamais contre un titre qui donne à réfléchir.

Le dernier chapitre met l’accent sur les rêves d’avenir d’Hinome et de par ses difficultés, elle nous devient plus commune et plus appréciable, elle nous ressemble. Contrairement à ses deux amis, elle n’a aucun talent, elle galère dans ses études, elle n’a pas la passion des livres, elle a du mal avec les autres, a un caractère difficile, et ne réfléchit absolument pas au lendemain. Elle est heureuse aujourd’hui, le dans « dix ou vingt ans » c’est trop loin. La quête d’Im sera peut-être l’occasion pour elle de se découvrir davantage, espérons-le. Une idylle qui sait pourrait l’y aider même si la fin du tome 3 n’augure rien de bon dans ce sens.

Je terminerai sur le style qui est toujours un vrai plus agréable pour les yeux. La couverture est superbe à mon sens. Je suis définitivement dada du design d’Im avec son faciès à la foi mignon et naïf, quant à Anubis, cette bouille trognonne je la veux bien en peluche. Mon côté kawai est loin d’être indifférente. J’ignore ce qui nous attend dans le prochain tome mais je suis curieuse. Je mets encore 7, dans l’espoir de monter la note si l’auteur continue sur sa lancée.