Avec cette BD tout public, nous sommes replongés dans les BDs ligne claire de notre enfance (de la mienne tout au moins). Tout est là pour nous y conduire : la première page après la deuxième de couverture avec l'emplacement "ce livre appartient à" sous forme étiquette gentiment désuète, les caractéristiques du papier, le découpage ultra classique des vignettes, les couleurs pas trop vives, les personnages aux visages stylisés. Tout cela ne pourrait être qu'un retour vers le passé de vieux nostalgiques passéistes aigris. Hé non, le personnage de journaliste animalier ingénu est attachant, le scientifique aventurier à la Mortimer amusant. On sourit, on lit, on retrouve la simplicité en première lecture, on rit aux jeux de mots et on a même accès si on le souhaite à une réflexion plus profonde sur les suites des guerres et des bourreaux, où les gros potentiels scientifiques et financiers s'en tirent toujours, et renouvellent ailleurs leurs sinistres exploits. Plutôt réjouissant parfois, au milieu de ce que la BD veut nous faire voir de son extrême bouleversement pour se hisser au rang d'art majeur, qu'un ouvrage comme celui-ci, avec des cadrages et une histoire simple, sache nous plaire et nous toucher. Les enfants d'aujourd'hui peuvent rejoindre les lecteurs d'hier dans cette histoire simple mais bien faite.