La deuxième page de couverture semble annoncer l’atmosphère de l’album par l’utilisation de traces de natures, branches, mousses, plumes, pour un album de retour à la nature et à l’animalité. La surprise est toujours là concernant l’infinité de possibilités dans les variations et dans les détails des grandes pages, dans un éventail de blancs, noirs, et gris. Les blessures d’enfances ne sont pas non plus couleurs mais bouleversements autour du rouge. L’ambiance de cet album oscille entre lourdeur de salle d’interrogatoire, ivresse à la Rimbaud, comme moyen de se détacher de toute entrave pour notre alcoolique à la recherche de blasts toujours plus forts et lumineux. Halluciné et hallucinant le récit frôle les limites de l’être, confronte Polza à l’ignominie, la sienne et celle de Saint Jacky. Une paradoxale descente aux enfers d’où surgissent des repères de stabilité dont il a tant besoin : Rapa nuis de l’île de Pâques ou éléphant de cirque « parfait ». L’écriture est excellente, tendue, ciselée, elle tombe juste. Des cadrages, des mises en page diversifiées rythment l’histoire, évitant une éventuelle monotonie, donnant comme un pouls au récit, passant d’images en noir et blanc stroboscopiques de concert rock à un tourbillon de couleurs enfantines illustrant le blast. C’est poignant, dérangeant, terriblement efficace. Une suite qui porte bien son nom, apocalyptique.