Loo Hui nous présente Louis, eurasien de huit ans, auquel elle prête des éléments biographiques. Un récit intimiste sensible en deux tomes, tout en pudeur, qui permet d’aborder le génocide cambodgien sous l’angle de ceux qui en ont hérité… Les dessins de Michaël Sterckeman semblent vouloir s’effacer devant les mots : ils apparaissent minimalistes, épurés. Ils en renforcent la mélancolie, tout de noir, blanc et gris… Raconté avec des mots d’enfants, renforcé par un lettrage manuscrit enfantin, l’histoire racontée porte le sceau de l’innocence de celui qui ignore. C’est justement le problème de Louis. Il ignore…Il ignore qui et où est son père, alors il le fantasme. Il ignore pourquoi aborder son sujet avec sa mère la fait systématiquement pleurer, alors il interroge son oiseau de compagnie, son confident, l’être vivant qui partage le plus de moments avec lui… Comme Louis, nous découvrons peu à peu les pièces de son puzzle familial. Mais l’intrigue est ménagée et il faudra attendre le second tome pour enfin tout assembler. Michaël Sterckeman: http://www.bluejayhomework.blogspot.com/