D’un côté, il y a Lucille, 16 ans, qui sombre sous nos yeux dans l’anorexie. Père absent, mère surprotectrice à en être étouffante, adolescence mal vécue parce que rejet de son apparence, priorité mise sur la réussite scolaire… De l’autre côté, il y a Arthur, 17 ans. Fils d’un marin porté sur la boisson et un brin violent, qui le rejette. Mère soumise. Famille nombreuse. Avenir tout tracé en tant que marin à son plus grand regret. S’appellera Vladimir, au décès de son père, car c’est la tradition pour les fils aînés... Et bien entendu, un jour leurs destins se croisent…pour le meilleur et pour le pire. Adieux gaufrier et même cases délimitées. La page se remplit parcimonieusement de dessins minimalistes (on ne fait pas dans la rondeur, l’élégance, on est tout en sobriété), comme esquissés à la plume. Cependant les postures, sentiments, expressions ont un rendu très juste. Ensuite l’histoire, apposant surtout des faits livrés par les personnages eux-mêmes, nous contraint à les interpréter. Pas de jugement, pas de sentence. Ludovic Debeurme prend le temps (un peu plus de 500 pages tout de même !) de nous montrer les affres de l’adolescence, la souffrance qu’elle peut engendrer. Au final, un livre tout en simplicité qui aborde brillamment des sujets pas simples du tout, pour le coup ! Sur la toile: http://ludovic.debeurme.free.fr/ http://www.myspace.com/ludovicdebeurme