Sur un solide scénario, les auteurs nous entrainent dans une série qui revisite le mythe des vampires au travers d’un couple aussi dissemblable que possible, la mégère apprivoisée et le bourlingueur au noir passé. Les dialogues surannés ont la qualité plaisante et archaïque de l’Angleterre d’une époque révolue, où les gentlemen versifient, boivent et fument comme insouciants du monde qui évolue autour d’eux. Le dessin oscille étrangement entre dureté de la réalité et féérie affabulée de rêverie, le tout est une réussite. L’histoire est étrange, envoutante, et recèle encore bien des mystères que l’on a envie de découvrir. Le personnage principal de l’explorateur recèle en lui tant de facettes qu’il est trop tôt pour se risquer à une interprétation. Au final, cela fait une histoire dense, charmante parfois. Un dessin original, réaliste, sans être trop précis qui concours à l’atmosphère d’étrangeté et de décalage. Un histoire que l’on a envie de poursuivre plus avant.