La conclusion de cette brillante variation sur le thème de Dracula et des vampires va sûrement vous surprendre. Bien sûr on retrouve notre grand aventurier, Mr Drake, et sa bien aimée, Catherine Lacombe, continuant leur chasse au vampire maître de ceux qui se sont attaqué à cette dernière. Elisabeth Billington va découvrir (et nous aussi) une autre facette de Mr Drake par la lecture de ses notes de voyage personnelles où il n'a pas forcément le beau rôle. Le chasseur de vampires, Mr Jones, aura aussi un rôle important dans la tragédie. Le mystérieux M. Caulard est un grand bourgeois, un maître de forges. Impossible d'en dire plus sans risquer d'en dire trop. Le scénario est d'une précision extrême et prenant. On pressent que certains personnages ont eu une vie, ou plusieurs, suffisamment intéressante (s) pour faire l'objet d'albums séparés. Mais les auteurs auront sans doute la sagesse de nous laisser les imaginer. Les auteurs nous montrent dans ce tome une autre face du Londres du XIXe siècle, bien différent des événements mondains du 1e tome : l'univers des ouvriers des forges aux conditions de travail dignes de l'Enfer de Dante ou celui des catins des bas-fonds poussées à ce métier par l'hypocrisie de la bourgeoisie bien-pensante. J'ai beaucoup aimé le fait que la grande bourgeoisie industrielle soit présentée comme l'héritière de la noblesse ancienne dans l'exploitation du petit peuple, autrement dit comme la nouvelle génération de vampires. Cela ne devrait pas plaire à ceux qui liraient cet album en se reconnaissant dans ce portrait. En résumé, un triptyque qui mérite le détour par sa lecture moderne d'un mythe ancien.