La préface de Simon Gronowski en début d’ouvrage est édifiante et étonnamment optimiste. Edifiante car elle replace cette BD dans la trame historique réelle dont elle est issue, ce convoi, seul convoi ferroviaire de déportation des juifs vers l’extermination qui a été attaqué par la résistance Belge et a permis la libération de 231 personnes, sur les 1600 du convoi. Ce n’est rien et c’est visiblement tout. Tout ce qui permet aux héros anonymes sauvés par chance et par hasard d’avoir foi en la nature humaine et espoir en l’avenir, malgré ce qu’ils ont vécu. La BD raconte dans ce premier tome (sur 2 que comporte la série) la vie de deux des personnages Olya, jeune fille juive emportée dans la tourmente de la montée du nazisme et Wilhem, goy, non juif, allemand, ami d’Olya que le destin, où l’influence d’un père va pousser vers les jeunesses hitlériennes et le métier de soldat. C’est donc le récit de ces vies que l’on partage petit à petit, les drames qui se jouent dans les renoncements, les lâchetés et les trahisons. On semble avoir tout dit sur cette période, pourtant ce tome 1 aborde avec finesse l’enfance et l’adolescence de deux êtres n’ayant pas choisi l’époque et le contexte familial et religieux dans lesquels ils évoluent, mais qui pourtant influencent fortement leur évolution et leur destin. Le dessin est assez réaliste, précis, avec parfois des propositions de mise en page intéressantes. Classique et de bonne qualité, il tire bien son épingle du jeu, malgré quelques imperfections de traitement sur les gros plans. Au global, une histoire édifiante de l’époque, bien illustrée.