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Critique de Blast #1

par Auray le jeu. 10 janv. 2013 Staff

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Manu Larcenet, ce sont pour beaucoup les œuvres « le retour à la terre » ou « le combat ordinaire » qui le caractérise. Ses débuts dans le magazine Fluide Glacial sont loin à présent, et il a su se hausser dans cette nouvelle génération d’auteurs reconnus de la bande dessinée à l’instar de Joann Sfar. Mais la barre sera désormais plus haute avec le petit dernier : Blast. Les Editions Dargaud nous proposent ici un tout rigide et solide, avec une couverture stylée, alliant couleur (le titre) et noirceur (illustration) qui se marie bien avec le contenu, bref, un travail d’édition de qualité. Puis, lorsque l’on ouvre, vient l’histoire de Polza Mancini en garde à vue pour un crime grave, mais encore trop peu détaillé, envers une dénommée Carole. Les deux flics l’ayant capturé et orchestrant son témoignage s’intéressent alors à son cas. Et ce dernier est lourd, d’ailleurs dans les deux sens du terme, car notre personnage est atteint d’obésité. Il s’explique avec délice et un soupçon moqueur son parcours atypique : la mort de son père et de son frère, sa relation avec Carole, sa recherche du Blast (comprendre un état de transe), sa nouvelle vie en lien avec la nature, ses vices comme l’alcoolémie et la nourriture, sa rencontre avec un camp de réfugiés… C’est le genre de livre qui se vit, qui se raconte peu, de peur de trop en dévoiler la substance tant la relation avec Polza au fil de la lecture est à la fois riche, avec, à noter, des émotions contradictoires : écœurante à émouvante, sombre à coloré, altruisme à incompréhension… Les dessins des enfants de l’auteur se mélangeant à ceux de leur père, représentent une idée originale en matière de graphismes, poussant à son paroxysme ces idées. Mais aucune contradiction dans le fait que, graphiquement, une étape est franchie dans la vie professionnelle de Monsieur Larcenet : des dessins précis, fins, sombres, où la nature prend toute sa démesure, et les humains toutes leurs bassesses, où, le grand nez est là pour nous prévenir de la « comédie humaine » à venir. L’étape de la maturité est bien franchie. En conclusion, il s’agit ici d’une œuvre incontournable de cet auteur si vous voulez le (re) découvrir, vous ne sortirez pas indemne du début du parcours de Polza, et ce n’est pas fini… encore 3 volumes qui se promettent haletants!

En bref

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