La couverture est assez alléchante : Spirou en jet setter devant une turbo traction rutilante et chromée et une villa hollywoodienne ou Saint-tropézienne (pas le gâteau, la ville). Le contenu est une histoire bien menée des travers de l’argent dans ce qu’il crée d’ennui et de bouleversements dans l’échelle des valeurs. Une fin un rien abrupte mais un scénario intéressant et qui se tient. Le Spirou d’aujourd’hui est plus adapté je pense à ses anciens lecteurs, qui, comme moi, sont plus proches de 77 que de 7 ans (pas trop proche quand même n’exagérons rien). Si la valeur sociale et sociétale du récit est intéressante elle n’est accessible qu’à des adultes ayant une connaissance ou une appétence pour le moins, concernant la connaissance des forces qui opèrent en sous-main dans le monde. Le dessin allie avec malice caricature sympathique des visages et attention aux décors. Si la mise en page est classique, elle donne quand même, par un découpage rigoureux, un rythme diversifié au récit, allant de la lenteur d’une île prison à la fuite éperdue d’une course poursuite. En bref, une bonne surprise et un bon récit, bien illustré, plutôt pour grands lecteurs de Spirou.