Johan et Pirlouit ! Ça ne vous dit rien ? Et si j’écris Peyo ? Les schtroumpfs ? On voit bien de qui je parle ? Eh bien, oubliez ce que vous saviez, car vous rentrez dans un univers un peu plus lointain que celui en bleus proposés le plus souvent associé à ce nom… pour notre plus grand bonheur ! Les Editions Dupuis font un travail remarquable pour leur intégrale et même si celle-ci date de 2008, elle ne fait pas exception : couverture solide et classique, ornée de créneaux médiévaux rouges pour nous accueillir, c’est très joli et ça marque l’ambiance. L’histoire professionnelle et personnelle de Pierre Culliford (alias Peyo) est résumée dans son contenu, le tout illustré de ses premiers dessins et de ses récits rares, voire inédits. On retrouvera aussi des anecdotes croustillantes, par exemple, des récits de Johan des années 40 et 50, ou l’information que sa femme a été la première coloriste, ou encore la provenance de la création farfelue d’un héros nain, accompagné d’une biquette pour le moins original… signature d’une époque révolue, où la liberté était à l’ordre du jour, dans un univers pourtant au début, il faut le dire, pas nouveau et codé. Je me suis surpris à la lecture de ses trois premiers tomes (que je connaissais pourtant) à tourner rapidement les pages. L’introduction nous permet de voir l’œuvre sous un autre jour, c’est certain. Plus précisément, on admire l’originalité du troisième récit, son aspect narratif, son humour, bref l’enchantement opère. Johan et Pirlouit fait partie avec ses dessins simples, du pur style de la seconde génération d’auteurs de l’école Marcinelle. Plus pour ceux qui ne trouvent pas à leur compte avec les petits lutins bleus, cette intégrale est ainsi faite pour y découvrir les grands débuts des talents de conteur de Monsieur Peyo, avant d’être coincé avec le succès en cours de cette œuvre. Ne vous y trompez pas, il s’agit d’ici d’un éternel classique !