Jan Van Eyck méritait bien sa place dans cette série puisqu’il est considéré comme l’un des premiers grands portraitistes et l’un des peintres ayant affiné la technique de la peinture à l’huile. Pour lui, le tableau prétexte est « le retable de l’Agneau Mystique » commencé par son frère Hubert. Mais les auteurs ont préféré nous offrir une histoire un peu rocambolesque autour d’une mission secrète qui présente plus Jan Van Eyck comme un diplomate-espion que comme un peintre. L’histoire imaginée par Dimitri Joannidès est bien écrite mais le héros aurait pu être n’importe quel diplomate de l’époque. La mission écrase un peu trop le peintre Jan Van Eyck et donne l’impression que la peinture n’est pour lui qu’un simple passe-temps (un loisir créatif comme on dit de nos jours)… un peu dur à avaler face aux oeuvres qu’il a laissées ! Les dessins de Dominique Hé sont un peu froids comme s’il avait mis de la distance vis-à-vis de ses personnages. La colorisation est parfois un peu trop éclatante. En revanche, les paysages sont très finement dessinés… Dominique Hé serait-il plus un peintre paysagiste qu’un portraitiste ? Après Goya, c’est une demi-déception, mais cela vient sans doute de mes lacunes à propos de Van Eyck et de son époque.