8

Critique de Doggybags #10

par Equinoxe le jeu. 12 mai 2016 Staff

Rédiger une critique
On a beau être au dixième tome de Doggy Bags, vous ne couperez pas à la petite présentation du concept. Ce comic book (certains diront : cette bande dessinée) est une perle du label 619 d’Ankama (merci Run). A mi-chemin entre le magazine et le livre, on y retrouve édito, courrier des lecteurs, encarts publicitaires humoristiques ainsi que trois one-shots : trois histoires d’une « violence 100% graphique ». La ligne éditoriale de Doggy Bags se veut inspirée des vieux comics pour adultes des années 50 édités par EC et honnêtement, on aime ça ! A chaque nouveau tome, les thèmes ne manquent pas d’être dérangeants, violents et à aborder le racisme, la drogue, le crime, la mort… La première des trois histoires de ce tome se nomme « Unlucky » et est réalisée par Sztybor et Shavrin. L’intrigue prend place dans une société qui semble régie par la superstition et où la chance et la malchance sont poussées à leur paroxysme. Cet état de fait a provoqué une sorte de dictature de la chance, un lieu où la malchance est illégale, soumise à la traque et à l’extermination. Le style graphique de ce one-shot est très nerveux, anguleux, parfois à la limite de l’esquisse. Ce choix esthétique apporte un réel dynamisme au déroulement du scénario. La deuxième histoire « Phalanga » nous est proposée par Mojo et Hutt. Nous sommes, cette fois, plongés dans l’épopée sordide d’un mort en quête de vengeance, le tout sur fond de mafia russe et de communisme. Le récit est violent, à l’image des dessins qui parviennent à merveille à nous faire ressentir la démence et les inspirations russes du scénario « Motor city » par Mangin et Rouzière clôt ce dixième tome. Ce dernier récit nous plonge dans le futur proche de Détroit, ville en faillite, ville fantôme, crasseuse et sans merci. On y suit le quotidien d’un groupe d’enfants livrés à eux même dans cet univers mêlant danger, désolation et avidité des médias en mal de buzz. Le style des dessins s’inscrit dans l’esprit des histoires précédentes, dynamique, nerveux, allant à l’essentiel tout en mettant en valeur la cruauté des mots. En refermant ce livre, je ne peux m’empêcher de ressentir une pointe d’amertume. En effet, le concept a beau être intéressant et apporter un petit quelque chose de rafraichissant dans les rayons des librairies, Doggy Bags nous quittera à l’occasion de son 13ème tome. Run nous explique qu’il ne s’agit en rien d’une décision commerciale, mais d’un choix éditorial qui avait été décidé dès le premier tome. Il nous invite à ne pas voir ça comme une fin mais comme une ouverture ou renouvellement. A tous les fans du genre : « suspens, frissons et horreurs », c’est vraiment le moment de se jeter sur cette série ! Je ne saurais trop vous la conseiller.

En bref

8
Equinoxe Suivre Equinoxe Toutes ses critiques (93)
Autres critiques de Doggybags
Boutique en ligne
13,90€
Boutique en ligne
13,90€
Boutique en ligne
13,90€
Boutique en ligne
13,90€
Laissez un commentaire
Commentaires (0)