Avec Rio, on entre dans un monde de violence. Violence de la rue, des favelas de cette ville immense où se côtoient sans se mélanger les extrêmes : richesse, pauvreté, souffrance et légèreté. Dans ce contexte, deux enfants devenus orphelins, essaient de survivre. Ils ont la chance d’être adoptés, mais si la petite fille, devenue grande dans ce tome 2, assume la perte de sa mère biologique et son changement de condition de vie, le frère, lui, plus grand et témoin de l’assassinat de sa mère, est en rébellion permanente. Mal dans sa peau, hésitant entre ce qu’il fut et ce qu’il pourrait être, refusant de laisser mourir sa génitrice, il est en perpétuelle révolte, contre tous ou presque, sans discernement. Vient se greffer sur cette trame familiale douloureuse, de l’ésotérisme et des guerres de territoire de mafieux locaux. Détenteur d’un pouvoir particulier, le jeune homme peine à trouver sa voie et l’histoire, inexorable, bascule vers la tragédie. Le dessin est sans concession, ni dans le trait, ni dans les couleurs, mais cela va bien avec le récit. C’est une histoire forte qui nous est racontée, une vie chaotique et tourmentée, très bien mise en images et en scène.