Après une longue période de calme, la série était repartie en flèche avec la rencontre de Jésus et par la suite Negan. Le final du tome précédent nous faisait découvrir une nouvelle communauté montée sur un modèle “royaliste” avec à sa tête le personnage haut en couleur nommé Ezéchiel Rick et Jésus sont décidés à s’unir pour faire disparaître la menace permanente des « Sauveurs ». Pour cela, ce dernier emmène l’ancien policier au « Royaume » une communauté dirigée, comme son nom l’indique, par un roi nommé Ezéchiel! Ensemble ils vont le convaincre de s’unir à eux dans leur quête : démarrent alors les préparatifs… qui ne vont pas totalement se passer comme prévu… Alors qu’on aurait pu craindre de Kirkman que Negan ne soit qu’un nouveau Gouverneur, il nous avait vite montré le contraire, chose qu’il continue également ici en profitant du calme d’une grande partie du volume et on comprend vite que ses actes sont plus réfléchis qu’au premier abord. Ce n’est pas le seul, Ezéchiel à lui aussi le droit à un approfondissement bienvenu qui devrait rassurer les sceptiques à son sujet (dont je faisais partie) et qui le rend plus crédible. Jésus n’est pas en reste, on en apprend un peu plus sur lui et il gagne en épaisseur. Et alors que l’on pense se diriger droit dans une direction classique, l’auteur réussit à nous surprendre dans la dernière partie du volume. Le gros de l’action reste néanmoins à venir, le 20ème tome risque bien d’être un nouveau tome charnière dans la vie de la communauté chère à Rick. La montée en pression tout au long du volume est très réussie ce qui permet de bien préparer la suite et d’accrocher le lectorat mais qui obligera certains à prendre leur mal en patience. Globalement la comparaison avec la période du Gouverneur paraît facile, mais cette nouvelle saison de conflit semble plus travaillée et profonde de par le nombre de communautés qui entrent en jeu, des personnages plus développés, des dialogues plus fouillés et des survivants qui ont grandement évolués dans leur façon de penser. Un niveau au-dessus donc, même s'il est difficile de ne pas y penser. Comme soulevé lors du précédent volume, Charlie Adlard a retrouvé un rythme de croisière au dessin pour notre plus grand plaisir. S’il reste en deçà de ce qu’il nous proposait à son arrivé, en préférant servir le récit, il fait un choix qui s'avère payant puisque qu’il livre une prestation solide toujours couplée à une maîtrise des teintes de gris/noir. Au final, l’histoire avance peu mais passe par un approfondissement de personnages important et surtout pose un nouveau contexte au moment de lancer ce qui sera assurément une grande « bataille ». Plus rythmé sur la longueur que son prédécesseur, malgré le peu d’action présente, ce 19ème volume de Walking Dead met toutefois un peu de temps à se lancer mais une fois parti le développement est maîtrisé et confirme la bonne passe du titre. Accrochez-vous, le prochain volume risque bien d’être dantesque !