Après un récit à Hollywood où Jo réussit à vaincre le mal qui la poursuivait, le cliffhanger de fin se concentrait autour du tout premier personnage, Nicolas Lash, à qui on avait joué un mauvais tour. Alors que j’attendais impatiemment la suite, Ed Brubaker nous prend à contre-pied et livre différents récits de différentes époques sur la nature de Joséphine, du moins, si c’est bien la même femme dans chaque chapitre. A travers ces 4 histoires, le scénariste en révèle plus sur cette course poursuite frénétique qui se déroule sur plusieurs âges. Ils permettent ainsi de saisir avant tout comment notre héroïne s’est construite. Mais Ed Brubaker continue d’épaissir d’autres mystères permettant de maintenir le flou sur sa série. Les récits, bien qu’ils suivent dans chaque cas le même cheminement, sont intrigants et captent notre attention à travers ces contextes et protagonistes inédits : bien loin de ce qu’on avait vu jusque-là. Le moyen-âge, la seconde Guerre Mondiale, les cow-boys et un récit plus moderne amènent une touche originale à chaque chapitre et rendent ce volume plaisant à lire. Visuellement, Sean Phillips est fidèle à lui-même, du très bon travail dans la lignée des précédents. J’ai notamment eu un vrai coup de cœur pour l’épisode du Moyen-âge qui bénéficie d’une palette de couleurs différente qui tourne autour du vert et marron. Ces planches dégagent une aura plus sauvage dans ce chapitre qui se passe principalement dans la forêt. « Fatale » continue son petit bonhomme de chemin grâce à son duo d’auteurs Ed Brubaker et Sean Phillips où le premier déroule quatre épisodes d’époques différentes distillant des informations sur cette mystérieuse femme fatale que l’on suit depuis le début et formidablement mis en scène par un dessinateur qui fait partie de ces artistes qui ont un talent inné pour illustrer les polars noirs. Alors, amateurs du genre, « Fatale » est tout simplement une valeur sure qui ne peut que vous satisfaire !