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Critique de Ghosted #1

par Jack! le jeu. 21 août 2014 Staff

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Entre 2013 et 2014, quelques noms de scénaristes méconnus se sont imposés sur la scène comics dû à une production prolifique. Des gens comme Charles Soule, Frank Barbiere, Matt Kindt ou encore Sam Humphries se sont fait une place rapide chez des éditeurs demandeurs de sang neuf. A tort ou à raison, seule l'année 2015 répondra à cette question. Joshua Williamson est de ceux-là. Relativement peu connu en 2013, ce scénariste s'est vu confier un nombre important de projets, tout en conservant sa liberté; que ce soit lorsqu'il révise le héros classique (dans l'excellent Captain Midnight), lorsqu'il chapeaute un évènement (Project Black Sky), ou lorsqu'il reprend des franchises à tendance S.F. (Robocop, Predators). Delcourt publie ces jours-ci ''Ghosted'', un de ses premiers travaux qu'il avait conçu à la base comme une mini-série avant que Image Comics ne décide d'en faire une série régulière. Décrit comme ''Ocean's 11 se déroulant dans une maison hantée'', l'histoire raconte comment le génie du crime Jackson Winter est engagé pour voler le fantôme d'un château démoniaque. Pitch simple et intriguant pour une série ''cocktail'', Williamson et le dessinateur Goran Sudzuka y mêlent deux genres connus: l'arnaque et l'horreur. Mais parviennent-ils à trouver le juste équilibre? Du côté de l'arnaque, on retrouve tous les ingrédients: le mystérieux commanditaire, le héros malicieux et suffisamment désabusé, la belle ravageuse, l'associé sceptique, le vieux briscard un brin pickpocket, les deux nouvelles recrues, les passés sordides et les dialogues savoureux. C'est du côté de l'horreur que ça pêche. Non seulement les personnages mettent plus de temps à douter de la véracité des faits qu'à réfléchir à un moyen de survivre (ce qui ralentit énormément l'intrigue en empêchant le fantastique de s'incruster) mais, en plus, la conclusion n'a aucune logique et va à l'encontre du but espéré par le commanditaire. La question se pose: pourquoi avoir engagé Jackson Winter ? Coté graphique, l'excellent artiste Goran Sudzuka (et très sympathique, ce qui ne gâche rien) fait ce qu'il sait faire le mieux, aussi à l'aise dans les scènes de dialogue (Expressions variées, scènes nerveuses) que dans l'ambiance fantastico-horrifique (plan large, architecture gothique, créatures monstrueuse) avec un découpage clair, sans esbroufe. On pourrait retirer les dialogues et toujours comprendre ce que l'histoire raconte. Finalement, ''Ghosted'' vivote sur son point de départ sans jamais bousculer les préconçus et, fatalement, sans surprendre le lecteur. C'est dommage, on attendait un peu plus de ''John Constantine'' au mixage: quelques arnaques supplémentaires et de belles scènes d'épouvantes. Reste une lecture sympathique, jolie à regarder mais sans grande surprise. Malgré tout, passé cette introduction, on ne peut que se demander ce que vont faire les auteurs par la suite pour ne pas tomber dans la répétition ? Parce que, si ce premier arc de Ghosted est convenu, on sent que les deux auteurs ont de l'ambition. Est-ce là le problème de ce Tome 1, une fausse mini-série qui va devoir tenir ses lecteurs en haleine sur le long terme ? Rendez-vous au deuxième arc.

En bref

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