Brian M. Bendis est un auteur vedette de Marvel. L’une de ses œuvres phares est son run sur Daredevil qui amène une profonde révolution sur le personnage : et pas des moindres car son identité sera révélée aux yeux de tous ! Mais avant cet évènement, le caïd va subir une attaque mortelle par ses généraux qui ont été manipulés par le dernier arrivé. Ce changement de position va basculer la vie de Matt Murdock car son statut d’intouchable vis-à-vis de la mafia du caïd va cesser et lui causer beaucoup de souci… et de stress qui vont révéler une nouvelle facette du personnage. Je n’avais jusque-là pas lu le run de B.M. Bendis (du moins, pas dans l’ensemble) et j’ai eu le plaisir de retrouver tout ce qui me plait dans l’écriture de ce volume. Tout d’abord, l’auteur amène un nouveau personnage qui va totalement changer la donne en la personne de Silke, un malfrat haut placé, qui va réussir à retourner tout le monde contre le boss. Son audace va l’amener à créer le danger autour de Matt et son alter ego. Et justement, là est tout génie de ce premier volume : on va découvrir un Daredevil oppressé apeuré de revivre les évènements de « Born again » qui va l’amener à agir différemment (entendre par là bien plus violemment). La seconde partie qui traite justement du fameux scoop (arrivant d’une manière moins évidente que l’on pourrait croire) continue de pousser le héros dans ses derniers retranchements à cause du risque supplémentaire de la restriction de sa liberté. D’ailleurs, Brian M. Bendis amène aussi un autre trait de caractère à l’homme sans peur qui va lui jouer un mauvais tour à la fin : savoureux. Vous l’aurez compris, ce début de run met en avant le côté humain de Matt Murdock en nous plongeant dans ses pensées dans les temps faibles et aussi oppressants. La proximité créée avec le lecteur est plaisante et les dialogues de l’auteur instaurent un rythme tout aussi agréable. L’aspect visuel des planches d’Alex Maleev est tout aussi admirable. Son encrage lourd renforce le côté polar du récit mais il arrive à créer une réelle fluidité aux scènes d’action. L’artiste parvient aussi à bien retranscrire la violence et l’agressivité de Daredevil grâce à ses formes anguleuses. En somme, le ton posé par le dessinateur est idéal pour le thriller/action qu’est la série. Le duo semble en osmose, la qualité du titre le montre. Edité en Marvel Select, le prix est la principale attractivité de cet album. Bien que l’éditorial soit toujours trop faible à mon goût, notons tout de même la présence du chapitrage qui permet de retrouver la lecture en épisode et apprécier les cliffhangers comme il se doit. « Daredevil – le scoop » démarre en trombe avec 2 excellents arcs marquant tant par les évènements que par le plaisir de lecture que procure cet album. Vu que le run est reconnu, j’ai hâte de découvrir si la suite est du même acabit. Vivement la suite !