Al Simmons ère sur les routes après avoir été dépossédé de sa principale motivation : la mémoire de sa femme. Ainsi il part à la recherche de Mammoun (l’auteur de ses maux), quête qui va le mener à Chicago pour affronter son harceleur. Il est dommage de voir « Spawn » si mal traité. Je ne parle pas dans le récit mais bien du scénario. Pourtant graphiquement, c’est toujours de qualité. Que ça soit avec Angel Medina ou Philip Tan, les deux dessinateurs parviennent à instaurer une ambiance glauque et malsaine qui reste la marque de fabrique de la série. Spawn est d’ailleurs un personnage où les artistes s’éclatent à le mettre en scène, tantôt il a l’air puissant, d’autres ténébreux avec un jeu d’ombre très présent voire parfois impérial. Si « Spawn » n’était qu’un artbook, il serait une pure réussite. Et c’est là tout le problème car les scénaristes ne savent pas vraiment quoi faire de ce héros… La première partie, dirigée par Brian Holguin (épaulé par Todd Mc Farlane), est un enchainement de scènes sans trop de lien embourbé dans une narration lourde sans queue ni tête. Pas difficile de voir que les scénaristes naviguent à vue sans trop de conviction. La lecture est vraiment difficile, et ce qu’on lit est trop archaïque pour y prendre du plaisir. Puis vient le numéro 150, où David Hine prend le relai avec une nouvelle orientation donnée au personnage. L’impulsion est bienvenue et apporte un nouvel axe intéressant au personnage comme dans le précédent tome. Alors espérons que ce nouveau scénariste exploite correctement le personnage par la suite… Il a assez souffert comme ça… En somme ce 14ème numéro est dans un premier temps exaspérant puis le 150ème épisode qui intervient au milieu du volume permet de retrouver un second souffle plus agréable remettant Spawn sur les bons rails. L’idée de poser le héros comme l’avatar d’une armée de Spawn semble taillée pour ses épaules. Intéressant non ? On le saura réellement au prochain volume.