Dans la foulée du précédent volume, l’intrigue continue sur le même principe de va et viens narratif, qui apporte un rythme certain à l’intrigue tandis que les événements qui le ponctuent se font moins originaux que le début de la série. La scène entre les deux parents dresse un portrait plus nuancé que ce qui a précédé, un changement assez appréciable, en particulier pour la mère qui bénéficie d’un rôle plus actif, et elle cesse du coup d’avoir le mauvais rôle (réservé cette fois aux fédéraux). Plutôt que de faire durer incessamment, la découverte du twist du précédent volume ne tarde pas, et notamment à propos du rôle du grand frère (qui en raison du contexte particulier est plus jeune que Mikey) qui ne se contente pas de jouer le compagnon de route et qui se révèle un acteur clé du récit. Tout compte fait la quête paraît presque secondaire, les ennemis et le McGuffin (les artefacts recherchés) sont assez basiques et interchangeables, ce qui compte avant tout c’est le chemin parcouru par les protagonistes. Le coeur de l’intrigue reste bien la famille plus que le décorum heroïc-fantasy, prétexte avant tout à une quête initiatique et à une foisonnance visuelle par le biais des planches détaillées d’Andrei Bressan, encore plus en forme que sur le précédent volume. La nature du mal qui a pris le contrôle du protagoniste principal se révèle plus profonde, puisqu'il ne s’agit pas simplement d’une possession contre lequel il doit lutter, mais plutôt d’un accord mutuel et tacite, de l’ordre de la symbiose dont le lien est difficile à dénouer. La dynamique entre les deux frangins est l‘élément le plus mis en avant dans cet arc, permettant de faire un parallèle entre les deux époques et de voir si l’histoire va se répéter par la suite, soit du côté de la corruption ou de la rédemption. Le choix de s’associer permet aux protagonistes et aux lecteurs d’en apprendre plus sur ce qui s’est déroulé à Terrenos et comment Mikey s’est révélé être dans l’adversité, ce qui montre bien que les problèmes du présent remontent à loin, et que cela était voué à mal finir. Le prétendu élu se retrouve confronté à ce chemin tout tracé, cette prophétie qui devient presque une fatalité, l’obligeant à suivre la direction vers laquelle le poussent ses alliés, quitte à commettre des actes qu’il répugne. Un signe qui indique peut-être que son frère pourrait faire office de nouvel élu. L’intrigue est toujours prenante. Ceci dit, le segment consacré à la mère et à sa nouvelle belle-fille mérite d’être plus dévelloppé, histoire de voir comment cela a mal tourné et de savoir si la rédemption de l’ex-héros est toujours possible.