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Critique de Ginza Neon Paradise

par Niwo le dim. 23 sept. 2018 Staff

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Les romances d'après-guerre sont souvent assez difficiles à retranscrire dans l'Art. Savoir exprimer toutes les émotions des personnages qui se retrouvent après avoir vécu dans un monde où sang, cadavres, peur étaient synonyme de quotidien, c'est clairement difficile. Ginza Neon Paradise a risqué ce défi, et même si ce n'est pas un échec, ce n'est pas non plus un succès plein.

Hors contexte

Le récit en tant que tel est loin d'être mauvais. Aoi attend désespérément son ami d'enfance Takahiko, parti à la guerre depuis trois ans. Durant une bonne partie du tome, il est difficile d'être certain de la nature de leur relation. Je veux dire, il est évident qu'Aoi en pince pour son ami, mais de l'autre côté, rien ne laisse présager que Takahiko a des sentiments pour lui. Et si on enlève le contexte de guerre et l'émotion que c'est censé provoquer, l'intrigue est assez bien faite. Dans le sens où les deux personnages ont le développement qu'ils méritent, et ce, sur toute la longueur du titre.

Au bout d'un moment, nous apprenons qu'Aoi et Takahiko ont passé une nuit ensemble avant son départ à la guerre, chose que l'auteur avait omis jusqu'alors, et qui nous permet d'un peu mieux cerner la relation des deux jeunes hommes. Le fait de n'en parler qu'une fois l'histoire entamée permet, dans un premier temps, de bien développer ses personnages avant de pleinement se concentrer sur leur histoire commune. Et c'est souvent ce qu'il manque dans les romances : du développement des personnages pur. Parce qu'autant se le dire, un récit ne peut avoir d'impact que si on s'attache aux personnages, ou alors qu'on peut s'y identifier.

Et ici, Aoi et Takahiko ont tous les deux leur vie bien remplie, avec un travail qui les motive (même si Takahiko semble réticent au départ) et un quotidien convenable. Et même si ce schéma d'amis d'enfances qui tombent amoureux l'un de l'autre est classique, il reste tout de même bien exploité. Il n'y a rien d'agaçant ou de surfait, c'est fluide et maîtrisé. Cependant, pour un récit d'après-guerre, j'en attendais plus.

L'après-guerre, exploitation difficile

Si le titre n'était pas dans ce contexte, je l'aurais sûrement plus apprécié. Je suis très friand des récits à sensation, surtout dans ce domaine. Et je dois avouer que sur ce point, c'est une petite déception. Je m'attendais à plus poignant, plus captivant, avec des vraies scènes de retrouvailles qui te prennent aux tripes. Mais l'effet n'est pas là, et c'est fort dommage. Je pense que l'auteur n'a juste pas pu aller au bout. Par moment, il y a quelques tentatives pour toucher le lecteur, mais ça ne va pas assez loin, ce n'est pas assez bien tourné pour que ça fonctionne. Je suis tellement déçu là-dessus, je pense que j'en attendais trop à cause du contexte et que ça m'a un peu gâché l'ensemble.

Un dernier point qui mérite d'être relevé, ce sont les obstacles que l'auteur met entre nos deux personnages. Le supérieur d'Aoi, de son côté, semble avoir des sentiments pour lui et tentent de se mettre entre eux, mais ça reste léger et réaliste. Il n'y a rien de lourd ou grossier, rien qui soit là pour pimenter le récit inutilement : ça permet juste de donner un peu plus de saveur à l'ensemble. Mais ça s'arrête là.

En bref

Ginza Neon Paradise est une belle romance bien écrite, entre deux personnages qui se correspondent totalement. Cependant, le contexte est mal exploité et les tentatives pour émouvoir le lecteur n'aboutissent pas. En soi, ça reste une histoire agréable à lire mais rien d'exceptionnel, comme on pourrait en attendre de ce genre de titre. C'est dommage.

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