Samedi répit

Roman graphique

Tel Caron, le passeur du Styx, un Arlequin en noir et blanc nous fait traverser un marais brumeux vers une banlieue jadis prospère et à présent désertée où ne demeurent plus que les laissés pour compte. Ce sont les perdants, les rebuts d'une crise qui leur a ôte travail, dignité et espoir ; ils traînent d'un bistrot minable à un immeuble lépreux, survivant au jour le jour de combines et de menus larcins. Cette ville qui se délite autour d'eux les opprime et les anéantit, au point que leur désespoir n'arrive même plus à se muer en révolte mais se cristallise dans une haine stupide et aveugle.
En racontant une banale histoire de vol de voiture, Andrea Bruno se concentre sur un bref instant de la vie de ces êtres perdus (le titre du livre est pris d'un poème de Samuel Beckett « Samedi répit / plus rire / depuis minuit / jusqu’à minuit / pas pleurer. ») qui en résume toute l'existence. Bruno raconte son pays avec un lucide pessimisme ; il répand son encre noire sur la blancheur aveuglante du papier, travaille la matière ; il contraint la lumière et la fait jaillir de ses pages au réalisme sombre et à la métaphore visionnaire.

Samedi répit
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Samedi répit édition simple
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