Les 12 travaux de Grant Morrison : Bible John

Photonik nous présente une nouvelle oeuvre de Grant Morrison peu connue en France : Bible John

Si les travaux actuels de Grant Morrison bénéficient d’une exposition maximale, d’autres œuvres plus anciennes, surtout celles où l’écossais sort du champ du mainstream, sont beaucoup plus confidentielles. Tel est le cas pour « Bible John – A Forensic Meditation », une œuvre étrange et dérangeante à bien des égards, qui ne sera vraisemblablement jamais rééditée. Ce qui n’en fait pas moins un incontournable pour les morrisoniens endurcis. 
Mais « âmes sensibles s’abstenir », nous faut-il néanmoins préciser : les œuvres les plus perturbantes ne sont pas forcément celles figurant des hectolitres d’hémoglobine… 

 

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« To begin with, then, the facts. Just the facts. »


Entre les mois de février 1968 et octobre 1969, trois jeunes femmes (Patricia Docker, 25 ans, Jemima McDonald, 32 ans et Helen Puttock, 29 ans) sont toutes assassinées près de leurs domiciles respectifs à Glasgow. Si les victimes ne présentent pas de liens familiaux, amicaux ou professionnels, les policiers ne tardent pas à faire le lien entre les meurtres : les trois jeunes femmes ont été agressées sexuellement, battues et étranglées avec leurs propres collants, après avoir rencontré leur bourreau au Barrowland Ballroom, célèbre salle de spectacle de Glasgow. De plus, les trois jeunes femmes ont été tuées pendant leurs règles, et étaient toutes trois vêtues d’une robe noire. Le troisième et dernier meurtre donne aux enquêteurs des informations précieuses, la soeur de la victime ayant partagé un taxi avec celle-ci et le tueur présumé, un jeune homme de 25 ou 30 ans se faisant appelé John et présentant la caractéristique de citer des passages de la Bible. 
Il n’en faut pas plus à la police pour comprendre qu’elle a à faire à un serial-killer, au modus operandi clairement repérable, surnommé en vertu de ses citations Bible John. Si la police déploie des moyens considérables (100 enquêteurs, quelques 5000 interrogatoires…), la série de meurtres s’arrête là et Bible John ne sera jamais identifié…même si nous verrons que l’enquête a connu de nouveaux développements ces dernières années.
Par l’ampleur de la mobilisation policière et le caractère irrésolu de l’enquête, les meurtres de Bible John comptent parmi les plus tristement célèbres du genre en Ecosse.

En 1991, Grant Morrison (scénariste) et Daniel Vallely (illustrateur), tous deux bédéastes mais aussi musiciens (Vallely a joué dans de nombreuses formations, dont The Fauves, le groupe dont Morrison était le chanteur / guitariste), s’attellent à un travail sur la figure du serial-killer écossais pour le compte de la défunte anthologie de BD britannique « Crisis ». Parution à l’existence éphémère, faute de succès, « Crisis » avait l’ambition (et le mérite) de représenter une vitrine pour la jeune garde des comic-books britanniques, en mettant le pied à l’étrier à de jeune auteurs comme Garth Ennis, Pat Mills, Carlos Ezquerra et bien d’autres, et en leur permettant d’aborder des sujets difficiles, ou de privilégier des approches neuves. « Bible John » paraît en 6 chapitres entre les mois de mars et d’août 1991, dans les numéros 56 à 61 de « Crisis ».

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Identikit


Evoquons (sans l’évacuer) tout de suite la question : dans sa volonté de s’atteler à l’évocation d’une célèbre série de meurtres irrésolus, et par les influences qui l’émaillent (notamment celle de l’auteur Iain Sinclair, sur laquelle nous reviendrons…), « Bible John » fait énormément penser au chef-d’œuvre d’Alan Moore et Eddie Campbell, « From Hell », même si on ne peut comparer la « notoriété » du tueur de Glasgow avec celle de Jack l’Eventreur, la figure au centre du projet de Moore. Et si le premier des 10 numéros de « From Hell » est paru après « Bible John » à la fin de l’année 1991, quelques-uns des premiers chapitres ont été publiés dès 1989 dans l’anthologie « Taboo », dirigée par Steve Bissette. En tant que projet, « From Hell » est antérieur à « Bible John », sans l’ombre d’un doute. Mais finalement, malgré ses similitudes évidentes, et une thématique globale commune (nous y reviendrons), les deux œuvres diffèrent aussi grandement, principalement du point de vue formel.
Malgré son côté hors-normes à bien des égards, « From Hell » demeure une œuvre de fiction reposant sur des ressorts relativement classique : la narration y est (globalement) linéaire, et l’histoire s’attache à un (ou deux) personnage(s) en particulier (à travers les yeux duquel l’histoire de Jack l’Eventreur nous est contée). 
« Bible John » n’obéit pas à ce type de schéma, et sa narration bouscule plus violemment les codes du medium. Il n’y a pour ainsi dire pas de personnages dans « Bible John » : certes, les victimes et quelques autres acteurs de cette série de crimes y figurent, mais comme des « silhouettes », au sens où l’on qualifie les silhouettes au cinéma (presque des figurants, donc). Les principaux personnages de l’histoire sont en fait des êtres invisibles ou presque : il s’agit de Grant Morrison, Daniel Vallely, et le tueur lui-même. Ce dernier n’apparaît pourtant pas en personne, et pour cause : contrairement à Moore qui choisit d’adhérer (pour les besoins de son scénario) à la théorie de Stephen Knight sur l’identité de Jack l’Eventreur, Morrison et Vallely n’ont aucune théorie sur l’identité du coupable, et précisent d’emblée qu’ils se lancent sur une piste « refroidie » (sans mauvais jeu de mots) depuis longtemps. Ils savent que leur « enquête » se conclura par une impasse. Mais tel n’est pas leur propos. 

La teneur de leur propos est explicitée par le sous-titre de l’œuvre : « A Forensic Meditation ». Qu’est-ce qu’une « méditation forensique » ? Le terme est difficile à définir correctement pour les francophones car il a acquis des sens différents au cours des ans. La première définition correspond à un terme technique ancien en théologie et qui signifie « qui vient entièrement de l’extérieur » (on dira par exemple qu’un acte peut avoir une justification forensique). Mais comme cela arrive parfois, le terme a pris une signification différente dans les pays anglo-saxons. On parle de médecine forensique (dans ce cas-là, l’adjectif en français est simplement calqué sur son équivalent anglais, en oubliant la signification théologique première) dans le cas des enquêtes de la police scientifique, par exemple : le terme signifie ici que l’on combine diverses disciplines scientifiques pour parvenir à l’élucidation d’un crime, la balistique (pour l’étude des trajectoires), la biologie moléculaire ou la biochimie (pour l’identification de l’ADN), etc… 

C’est dans ce sens qu’il faut comprendre le sous-titre de « Bible John » : Morrison et Vallely vont combiner diverses approches pour aborder les meurtres de Bible John. Ils vont se pencher sur les faits et rien que les faits, mais aussi sur l’environnement urbain qui a accompagné ces crimes, la période à laquelle ils se sont déroulés et les changements sociétaux qui s’y sont accomplis, et tout l’environnement « symbolique » en règle générale, passant souvent par l’évocation de bouleversements profonds (des crimes de la Manson Family en passant par l’alunissage de juillet 69). Les auteurs se mettent ici dans la peau d’enquêteurs « holistiques », pour reprendre la dénomination choisie par Douglas Adams, le créateur du personnage de Dirk Gently : celui-ci est un détective farfelu persuadé que tout est connecté, et que résoudre une enquête consiste à déchiffrer l’intégralité de la société (ou de la Création) dans laquelle il s’est produit, ce qui pousse évidemment les investigations très loin. On peut poursuivre la comparaison avec « From Hell », car là encore les deux travaux se rejoignent : « From Hell » est aussi une investigation holistique, bien plus ample que « Bible John », d’ailleurs.
Mais la comparaison s’arrête là, pour ainsi dire : thématiquement, la connexion est forte, mais formellement, ces deux œuvres sont radicalement différentes. A la rigueur, s’il fallait tracer un parallèle avec les travaux du duo Campbell et Moore, c’est du côté de travaux plus atypiques encore qu’il faudrait chercher, avec « Serpents et Echelles » ou « La Coiffe de naissance », plus proches dans l’esprit de « Bible John ».


ImageZeitgeist


A bien des égards, « Bible John » est un travail typique de la période qui l’a vu naître. Le travail de Vallely par exemple, qui mêle diverses techniques (dessins, hachures, peintures, photographies filtrées ou non, et même sculpture prise en photo et insérée dans la narration : tout y passe), est caractéristique de l’approche « multimedia » de l’époque et évoque aussi bien l’influence flagrante des grands maîtres du genre de l’époque, comme Dave McKean ou Bill Sienkiewicz, que celle de l’univers du cinéaste Jan Svanmajer, pour un résultat époustouflant dans ce domaine. Il est vraiment regrettable que Vallely est quitté ce champ d’exploration et le monde de la BD en général (mais nous y reviendrons).

Thématiquement, c’est la même chose : envisageant le meurtre comme la réinjection d’une certaine dimension mythique dans notre réalité amputée de sa magie, tout en considérant très sérieusement l’effet « psychic black hole » d’un meurtre et les perturbations induites dans le milieu où il se déroule (comme une marque, ou une trace), « Bible John » accompagne ou précède de peu une vague de films (pas vraiment interrompue, même si plus discrète) s’attachant aux agissements de serial-killers obsédés par les implications métaphysiques de leurs actes, consciemment ou non, dans un contexte de « pre-millenium tension » chère à Chris Carter (créateur des « X-Files » mais aussi de « Millenium », une série qui aborde très directement le sujet).

A ce titre, une œuvre appartenant au domaine pop-culturel (hors cinéma) peut facilement s’apparenter aux enjeux et à l’ambiance de ce « Bible John » : il s’agit du concept-album « Outside » (1995), signé David Bowie, une œuvre méconnue et totalement sous-estimée de la discographie du Thin White Duke. L’histoire relatée par « Outside » s’attachent aux investigations du détective Nathan Adler dans un futur proche (1999 à l’époque), où une nouvelle forme d’expression artistique a vu le jour : le meurtre. Une brigade spéciale est chargée d’enquêter sur ces « meurtres artistiques » et d’apprécier leur valeur, poursuivant ou non en fonction de cette appréciation les coupables. Dans cette histoire très sombre où les meurtriers sont des plasticiens et les flics des critiques d’art, les thèmes investis sont sensiblement les mêmes que ceux évoqués dans le travail de Morrison et Vallely. D’ailleurs, toujours au sujet de cette vague de films très noirs des années 90 à rattacher à cette « vibe » si particulière, on peut relever que deux morceaux issus de ce disque accompagnent des films emblématiques de la période : « The Hearts Filthy Lesson » (dont le clip signé Sam Bayer constitue un bon vade-mecum visuel de l’époque) illustre le générique de fin de « Seven » de David Fincher et le mémorable « I’m Deranged » celui du début de « Lost Highway », de David Lynch.



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Ritual


S’il n’y a pas à proprement parler d’histoire (au sens classique du terme en tout cas), le récit de Morrison et Vallely comprend tout de même trois mouvements, en quelque sorte. 
Dans un premier temps, les auteurs s’attachent aux faits, rien qu’aux faits. A base de d’extraits de journaux de l’époque, on revisite ainsi l’époque et surtout les lieux qui ont vu se dérouler les crimes, et notamment les trois rues de Glasgow dans lesquelles chacune des victimes a pu être découverte. Froide et factuelle, cette partie est celle qui voit le tandem créatif à l’œuvre refaire l’enquête des policiers de l’époque, en quelque sorte. Une enquête qui culmina avec la réalisation d’un portrait-robot du tueur, reproduit à l’occasion d’une troublante splash-page, où le personnage semble fixer le lecteur droit dans les yeux à l’instar d’un Buddy Baker / Animal Man. « Un sourire énigmatique à la Mona Lisa », précise Morrison.
La deuxième partie est celle qui évoque le basculement de l’enquête dans l’irrationnel. En effet, incapable de retrouver la trace du meurtrier, la police finira par faire appel au « voyant » Gérard Croiset, qui tentera de fournir de nouvelles pistes aux enquêteurs. De leurs côtés, Morrison et Vallely basculent aussi, en quelque sorte : ils se mettent à fouiller les implications les plus improbables d’un tel meurtre, insistant sur la portée misogyne des meurtres, mais aussi leur connexion avec le climat violent et délétère de l’époque : secte de tueurs adorateurs de la déesse Kali, massacre perpétré par la Manson Family, l’épisode My Lai au Viet-Nam… Tout y passe, et tout se retrouve mêlé, jusqu’au vertige. Les meurtres de « Bible John » sont le fruit et l’image de son contexte. Cette partie culmine avec l’image frappante du plus ancien des symboles féminins piétiné par l’Homme (à entendre ici plus en tant que genre qu’en tant qu’espèce) : la Lune, marquée de l’empreinte du pied de neil Armstrong à l’occasion de l’alunissage de juillet 1969…
La troisième partie, la plus intense, voit les auteurs plonger tête la première dans l’enquête, embrassant toutes ses dimensions à la fois. Retournant plus de 20 ans après sur les lieux des crimes, explorant à nouveau les archives fournies rattachées à l’affaire, le tandem explore comme il peut cette piste « froide ». En désespoir de cause, Morrison et Vallely organisent une séance de spiritisme, où ils entrent en contact avec un spectre (un dénommé « S.T.U.A.R.T. »), qui semble en savoir long sur les crimes de Bible John. Ils finissent par se lancer sur la piste d’un tueur qui serait déjà emprisonné pour d’autres crimes, non encore attribués à l’insaisissable Bible John. Vallely, deux jours après la séance, fait en effet un rêve très étrange où il rencontre une jeune femme, Pat MacAdam, victime d’un meurtre plus tardif. Ils semblent tenir une piste sérieuse, mais elle aboutit à une impasse, et un constat d’échec. Jamais Bible John ne sera identifié avec certitude…
Cette séance de spiritisme est le moment de bravoure de « Bible John » : d’une grande intensité, et quel que soit votre degré d’incrédulité au regard des phénomènes paranormaux (l’auteur de ces lignes ne leur accorde pas le moindre crédit, par exemple…), la scène glace littéralement le sang. On n’est pas vraiment seul durant la lecture de ce passage : le fameux « S.T.U.A.R.T. » réside dans la pièce avec nous, à sa manière. Que les auteurs aient inventé de toutes pièces cette séance ou qu’elle ait vraiment eu lieu n’a finalement aucune importance : son impact est maximal sur le lecteur. Une scène authentiquement angoissante.

 

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Cremation Ground



Si « Bible John » est une authentique curiosité même au sein du corpus pourtant rompu à l’étrangeté de Morrison, il ne faut pas penser pour autant que le scénariste délaisse les thématiques qui lui sont chères. 
A travers les nombreuses références qui émaillent le récit, et notamment à travers l’approche psycho-géographique des évènements empruntée à Iain Sinclair (qui a mené, avant Moore, sa propre enquête sur Jack l’Eventreur avec « Lud Heat », adhérant lui aussi à la thèse de Stephen Knight), Morrison évoque la portée mystique (rituelle) des actes du meurtrier, dans une ambiance à la « Arkham Asylum », à peu près contemporain. L’approche psycho-géographique chère à Sinclair (mais aussi Moore et Morrison, dans son sillage) implique que l’on s’attarde sur l’impact sur la psyché des différentes caractéristiques d’un lieu, d’une ville, d’une rue, d’un bâtiment. D’essence urbaine, ce type d’exploration et de « cartographie mentale » est évoqué par Merlin Coverley dans son essai (auquel ont contribué de nombreux auteurs, dont Patrick Marcel) « Psychogéographie ! Poétique de l’exploration urbaine». C’est en quelque sorte au versant le plus noir de cette discipline formalisée par les situationnistes à la fin des années 50 que s’attachent Sinclair et ses successeurs bédéastes..
D’autre part, l’écossais continue à explorer les étranges et étroites relations que le réel entretient avec la fiction ; ici, il considère Bible John, à partir du moment où sa trace est perdu, comme une figure double : il y a le « vrai » meurtrier, dont l’identité importe peu à partir du moment où elle ne peut être établie avec certitude, et il y a Bible John, une fiction, une silhouette fantomatique, moins en rapport avec le réel mais plus « importante ». C’est le Bible John du fameux portrait-robot, ce dernier ayant probablement fait plus de mal que de bien à l’enquête, d’ailleurs… 
Enfin, Morrison, comme dans nombre de ses autres travaux souvent tout de même plus abordables, questionne la notion même de sens. Yann Graf, dans son essai consacré à Grant Morrison, « (R)Evolutions », a le beau mot de « délire apophénique » pour décrire « Bible John ». Et en effet, au premier abord, « Bible John » ressemble à une tentative très exhaustive d’injecter du sens dans des actes monstrueux qui n’en ont pas a priori. Vaine tentative ou entreprise nécessaire afin de « comprendre » ? Morrison ne tranche pas vraiment, prouvant par ses connexions démentielles que les choses sont à la fois beaucoup plus enchevêtrées et indéchiffrables qu’il n’y paraît, mais dans le même temps affirmant que les actes du meurtrier constituent une sorte de réflexe religieux mal placé, une tentative désespérée de retrouver du sens là où il n’y en a plus (après le « Désenchantement du Monde » cher à Max Weber). Recherche de sens frénétique ou acceptation de l’illisibilité du Monde : laquelle de ces deux attitudes est la plus saine ? La question reste entière.


Le décès au début des années 2010 du principal témoin de l’affaire, à savoir la sœur de la troisième victime Helen Puttock, clôt définitivement le dossier. Nous ne serons jamais avec certitude qui était Bible John. Néanmoins, l’enquête avait subi une rebondissement spectaculaire 3 ans auparavant, avec l’arrestation du serial-killer écossais Peter Tobin. Sans pourvoir l’affirmer avec certitude, la plupart des spécialistes sont aujourd’hui convaincus que Peter Tobin n’est autre que le mystérieux serial-killer actif à la fin des années 60. Si tel est vraiment le cas, ce ne sont pas 3 mais 48 victimes (!!), exclusivement des femmes, qui constituent le sinistre tableau de chasse du tueur. Mais encore une fois, la vérité ne pourra jamais être établie avec certitude. Cette indécidabilité est parfaitement rendue par l’impasse dans laquelle se conclue le récit de Morrison et Vallely, le caractère irrésolu de l’enquête permettant toutes les divagations, y compris celles (carabinées) du tandem ici à l’œuvre.
Plus proche du poème mis en mots et en images que du récit séquentiel propre au medium BD, « Bible John » n’a pas usurpé son sous-titre, et se présente plus sous la forme d’une méditation que d’une enquête ou que d’un récit dramatique. Une réflexion d’une noirceur et d’une profondeur abyssale autour d’une figure aux contours vides, qui hantera longtemps le lecteur, à l’instar des rues de Glasgow.


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Lorsque l’on demande à Grant Morrison lequel de ses travaux les moins exposés il verrait bien réédité, il répond volontiers « Bible John ». Pourtant il y a peu de chances que ce travail connaisse une seconde vie. On a prétendu que Daniel Vallely, très perturbé par le fameux rêve dont il fait l’expérience et que les auteurs incluent dans leur narration, a quitté le monde de la B.D. en brûlant (à la manière d’un rituel) ses planches originales, rendant toute republication à partir de celle-ci impossible. Il s’avère qu’il n’en est rien, Vallely s’étant expliqué sur un forum. S’il a bel et bien quitté le monde de l’édition pour se consacrer entièrement à la musique, c’est à cause de la pression et des délais, intenables pour lui (il a aussi travaillé sur « Savior » avec Mark Millar, avec les mêmes difficultés). D’autre part, s’il a bien brûlé une partie de ses travaux, les planches de « Bible John » ont quant à elle échappé au rituel et sont à l’abri quelque part en Ecosse selon ses propres termes.
Non, ce sont vraisemblablement des problèmes de droit (comme c’est souvent le cas quand une anthologie comme « Crisis » disparaît pour cause de méventes) qui empêche « Bible John » de revoir le jour. Il y a bien sûr possibilité de traquer les numéros 56 à 61 de « Crisis »…ou bien d’user d’autres biais.
Vous savez ce qu’il vous reste à faire !!

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