Retour vers le passé : Skinner (1993)

 

Horreur
Long métrage américain
Réalisé par Ivan Nagy
Scénarisé par Paul Hart-Wilden
Avec Ted Raimi, Traci Lords, Ricki Lake, Richard Schiff…
Année de production : 1993

Petit frère de Sam et Ivan Raimi, Ted Raimi a fait ses premiers pas devant une caméra en tournant dans les films amateurs de ses frangins accompagnés de leurs meilleurs potes, dont un certain Bruce Campbell. Quand Ted a décidé de se lancer dans une carrière d’acteur, c’était d’abord sous la direction de Sam, en tant que doublure dans Evil Dead et dans des petits rôles dans les longs métrages suivants. Ted Raimi est surtout connu comme un acteur de « second plan » et il n’a pas souvent eu l’occasion de tenir le haut de l’affiche. L’une des rares occasions (et peut-être même la seule) où il a interprété le personnage principal fut dans le slasher à petit budget Skinner tourné en 1993.

 

 

Dans cette production indépendante mise en boîte en moins de trois semaines par Ivan Nagy (réalisateur d’origine hongroise passé par la télévision…on lui doit notamment le deuxième téléfilm Captain America…avant de se reconvertir dans la vidéo pour adultes à partir de 1995), Ted Raimi joue un psychopathe qui répond au nom de Dennis Skinner…un patronyme approprié puisque son « hobby » consiste à écorcher ses victimes, le plus souvent des prostituées et aussi de temps en temps un collègue qui a osé se moquer de lui, pour ensuite revêtir leur peau encore sanguinolente…

Dennis Skinner vagabonde de ville en ville et s’arrête un temps dans la maison d’hôte de Kerry, une jeune femme délaissée par son mari. Kerry est interprétée par Ricki Lake, vue notamment dans le Cry-Baby de John Waters, tout comme Traci Lords qui campe ici Heidi, une ancienne victime de Skinner qui a réussi à s’échapper non sans avoir souffert le martyre sous le couteau du cinglé et avoir perdu une grande quantité de peau. Personnage tragique, à la silhouette marquante, mais desservie par l’écriture ainsi que le jeu inégal de l’ancienne actrice X…

 

 

Ted Raimi est quant à lui convaincant dans le rôle-titre. Son Skinner sait se montrer amical avec son sourire de façade…tout en passant en mode inquiétant en un tic nerveux. L’histoire ne se repose pas vraiment sur le suspense, plutôt sur une atmosphère poisseuse (avec ce décor urbain dangereux et délabré) et étrange (les plans répétés sur l’eau, obsession de Dennis), baignée dans une photographie aux teintes bleutées et écarlates. La violence est suggérée dans les premières minutes (à part quelques plans très rapides) avant que la caméra s’attarde sur tous les détails peu ragoûtants des actes de Skinner (du gore bien crado par l’équipe de KNB).

Souvent dérangeant (comme lorsque Skinner raconte ses sordides souvenirs d’enfance en retirant le visage de sa dernière victime), parfois délirant à sa manière particulière (la longue scène dans laquelle il déambule en portant la peau de son collègue black), Skinner est un slasher fauché méconnu qui ne manque pas d’intérêt malgré ses faiblesses.

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