Retour vers le passé : Godzilla vs SpaceGodzilla (1994)

 

Aventures/Fantastique
Long métrage japonais
Réalisé par Kensho Yamashita
Scénarisé par Hiroshi Kashiwabara
Avec Megumi Odaka, Jun Hashizume, Zenkichi Yoneyama…
Titre original : Gojira tai SupēsuGojira
Année de production : 1994

Sixième long métrage de l’ère HeiseiGodzilla vs SpaceGodzilla est sorti en 1994, année du quarantième anniversaire du Roi des Monstres. Après quatre films réalisés par Kazuki Omori et Takao Okawara, la Toho a amené un peu de sang neuf aux commandes de cette nouvelle entrée de la saga Godzilla avec le réalisateur Kensho Yamashita (à la courte carrière derrière la caméra mais il connaissait bien la franchise puisqu’il avait été assistant sur Les Monstres du Continent Perdu en 1975 et sur Le Retour de Godzilla en 1984) et le scénariste Hiroshi Kashiwabara (notamment auteur de plusieurs aventures de Lupin III/Edgar de la Cambriole). Le duo a tenu à développer une histoire au ton plus léger, ce qui lui donne des points communs avec les productions de la période Showa des années 70.

 

 

Parmi ces ressemblances, il y a le fait que la première partie du récit se déroule sur une île reculée où le Big G et son fiston se sont réfugiés. Le design de Baby Godzilla a également évolué pour lui donner un air beaucoup plus mignon que son apparence reptilienne dans Godzilla vs Mechagodzilla…ce qui a eu aussi pour effet de faire basculer le film au rayon nanar gnangnan à chacune de ses apparitions (il est quand même moins moche que le Minilla des années 60/70, c’est déjà ça). Godzilla et Junior vont devoir affronter SpaceGodzilla, un clone conçu à partir des cellules de Godzilla et de Biollante éjectées dans les profondeurs de l’espace (et exposées aux radiations d’un trou noir…je résume grossièrement, les explications données étant joliment capillotractées) dans les épisodes précédents.

Recyclage d’une idée non utilisée dans les années 70, SpaceGodzilla (son arrivée est annoncée par les petites fées gardiennes de Mothra) est un massif kaiju bien pataud qui utilise des constructions cristallines dont son corps est en partie composé pour diriger son énergie et s’en servir comme rayon mortel. Lorsqu’il les installe en pleine ville avant le combat final, le visuel est plutôt accrocheur (en me rappelant les monolithes de La Cité Pétrifiée, une série B des fifties) et permet de varier les situations et les coups portés lors de l’affrontement comme il se doit (très) musclé entre Godzilla et son double spatial.

 

 

Les petites intrigues avec les humains ne sont pas les plus réussies. La télépathe Miki Saegusa, de plus en plus réticente aux ordres de la G-Force (pour elle, Godzilla a des sentiments et veut juste qu’on le laisse tranquille), accepte de participer à une tentative de contrôle psychique de la créature. Mais l’expérience est un échec et elle est capturée par un savant qui travaille pour une organisation criminelle dont le but est de laisser Godzilla se déchaîner pour des raisons obscures. Cette partie est un chouïa confuse et sert principalement à donner un peu plus de choses à faire aux autres protagonistes faiblement caractérisés comme les pilotes de M.O.G.U.R.A. (ils se réduisent à leur simple fonction, le héros sans peur, le comparse comique, le vétéran revanchard), nouvelle arme de la G-Force après les Super-X et Mechagodzilla, une sorte de mise à jour d’un robot du film Prisonnière des Martiens de Ishiro Honda.

Godzilla vs SpaceGodzilla a été rentable au box-office japonais mais le studio a gagné plus d’argent avec la vente des produits dérivés. Face à la concurrence (le succès du retour de Gamera et la longue préparation du remake U.S.), la Toho a alors décidé de mettre en chantier un dernier long métrage pour conclure l’ère Heisei et mettre Godzilla au repos quelques années.

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