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Critique de Good Bye, Red Beryl #1

par Tampopo24 le sam. 16 nov. 2019 Staff

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Quand un doux vampire solitaire rencontre un orphelin en quête de sens

Je lis peu de boys' love alors quand je le fais, j'aime bien que le titre ait un petit quelque chose en plus. Ici avec ce deuxième titre d'Atami Michinoku à paraître chez nous en France, l'autrice a décidé de nous parler de vampirisme ainsi que de solitude, le tout dans un cadre à l'ambiance un peu dépaysante puisque l'histoire prend place dans les 60.

Nous suivons un jeune orphelin de 18 ans, qui a été sauvé par hasard par un homme mystérieux qui se révèle être un vampire. Ayant eu des pensées suicidaires à ce moment-là, il y voir une chance de sortir la tête hors de l'eau et décide de s'occuper de lui, même si celui-ci est assez réticent. Se crée alors une relation un peu ambiguë mais très touchante entre les deux hommes.

Si Atami Michinoku n'invente rien dans sa façon de représenter les vampires et se place dans la tradition quand à leur création et leur façon de vivre, dans ce titre assez court (il est terminé 3 volumes au Japon) elle utilise surtout cette légende urbaine pour mettre en valeur de très beaux personnages.

Akihiko et Kazushige, les héros, sont deux hommes que la vie n'a pas épargné. L'un est orphelin, il a souvent été rejeté voire moqué malgré les efforts qu'il a pu faire pour s'intégrer. L'autrice montre bien combien les gens peuvent se montrer cruels et insensibles : les enfants par leurs remarques assassines, les adultes par jalousie excessive... C'est extrêmement triste. Et pourtant, ce personnage reste lumineux. Il continue son chemin dans la vie et même s'il est parfois découragé, en fait, il lui faut peu de chose pour rebondir et à nouveau être positif. C'est quelqu'un de profondément bon et gentil. Face à lui, Kazushige est un homme du passé, un homme ayant grandi pendant l'ère Edo. Sa transformation l'a obligé à perdre tous ceux qui lui étaient proches et l'aimaient, il est désormais seul et s'est enfermé dans cette solitude. C'est sa rencontre avec Akihiko puis la présence insistante de ce dernier qui va peu à peu l'en sortir. J'ai beaucoup aimé la délicatesse dont fait preuve la mangaka pour mettre ces deux tristesses, ces deux solitudes au diapason. C'est naïf, c'est maladroit. Ils tâtonnent beaucoup et c'est plein de non-dits à la japonaise, mais c'est très touchant.

Sauf que l'autrice ne pouvait se contenter de relater leur petit train train quotidien pendant qu'ils s'apprivoisaient. Au bout de quelques pages, elle a commencé, à raison, à nous intéresser au passé de Kazushige pour que nous découvrions comment il est devenu vampire et pourquoi il vit ainsi. Elle le fait ainsi croiser un personnage détestable, bouffi d'égoïsme, qui m'a mis mal à l'aise à chacune de ses interventions. J'en comprends l'utilité mais parfois je me demande la nécessité de noircir à ce point le tableau et d'utiliser certains ressorts à ce point détestable (spoiler : le personnage a tendance pédophile qui boit le sang d'un garçon de 14 ans, beurk !). Mais il a le mérite de faire bouger l'histoire afin qu'elle ne soit pas juste un récit tranche de vie et une romance naissante. Il pousse les personnages à s'interroger sur leur relation et leur mode de vie et ça rend la lecture plus dynamique.

Les dessins, eux, quoique un peu figés parfois, sont très beaux. Ils sont fins et plein de grâce, notamment de part la beauté froide des héros. J'aime énormément le travail qui est fait sur les regards. Il y a également certaines planches magistrales au niveau du découpage pour nous faire ressentir le mal être des personnages et le morcellement de leurs sentiments. C'est très réussi. La dessinatrice a également une palette variée puisqu'elle propose aussi bien des personnages extrêmement sérieux, dramatiques voire tragiques, que des moments où ils s'amusent énormément et se transforment en SD.

En bref

En conclusion, j'ai été charmée par ce premier tome, qui sur une histoire classique, propose une belle réflexion sur la nature des relations humaines, la solitude et l'immortalité. L'autrice gère parfaitement son récit, le faisant passer peu à peu d'une tranche de vie, à une romance en devenir, puis lui donne au final une petite touche de thriller fantastique un brin angoissant. C'est très réussi. En 3 tomes, j'ai l'espoir qu'elle conserve ce même état d'esprit et nous offre un peu de belle tenue. A lire pour tout fan de boys love et de fantastique classique.

8
Positif

Une histoire bien construite

De beaux sentiments

Des dessins fins et plein de grâce

Une série courte

Negatif

Un antagoniste qui met très mal à l'aise

Une vision classique des vampires

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