Pif paf pouf, ça fait bim...

Il est des séries avortées qui s'en sortent mieux que d'autres.

Ainsi que l'on avait pu le deviner, Pitch-Black Ten n'était pas une série prévue en trois tomes... et si Kenshirô Sakamoto s'excuse de ce qu'il appelle « une fin en queue de poisson », celle-ci n'est pas aussi ouverte que l'on aurait pu le craindre.

Au menu de cet ultime volume, baston, baston et encore baston. Mais la recette de l'auteur à base de « quand y'en a plus, y'en a encore » commence à s'essouffler. C'est la foire au power-up sorti de nulle part, aussi bien côté ennemi qu'allié : on pense un combat terminé, mais en fait non. Et ce sont toujours les mêmes ressorts qui sont utilisés. Il y a toujours un pouvoir caché quelque part. A chaque fois. Ça sort de la manche des persos comme des lapins du chapeau d'un magicien. Voir concentré en si peu d'espace ce qui s'étale habituellement sur bien plus de tomes donne une impression de redondance très désagréable. Il n'y a pas de « progression », juste des ressources illimitées ou presque chez tout le monde.

Du coup, graphiquement, c'est l'orgie aux techniques tape-à-l'oeil et toujours plus destructrices, et de ce côté-là, il n'y a rien à redire.

Scénaristiquement, le mangaka a tout de même réussi à bricoler une fin honorable à sa série, certes, pas complètement fermée et laissant la possibilité d'une suite, mais apportant les réponses que l'on était en droit d'attendre, quand bien même on les voyait venir à des kilomètres. La conclusion de la série n'est donc pas trop frustrante, même si l'on sent que l'auteur aurait aimé pouvoir davantage creuser son thème au lieu d'enchaîner les scènes d'action spectaculaires.

En l'état, ce n'est tout de même pas si mal, même si la série ne laissera pas un souvenir impérissable.