ségrégation

La série Airborne fonctionne depuis le début par diptyques. Chacun d’eux traite d’un sujet important pour l’auteur. Ce sujet peut être contemporain, mais l’auteur a choisi de le traiter dans le contexte historique qui lui est cher, celui de la deuxième guerre mondiale.

Dans ce premier tome d’un nouveau diptyque, comme il l’explique dans le cahier de fin, le comportement caricatural de Donald Trump et les évènements dramatiques qui ont eu lieu en Amérique l’ont amené à vouloir traiter de la ségrégation et du racisme envers les noirs.

Il le fait en utilisant les faits historiques, les soldats noirs américains ayant combattus en Europe et des onze soldats noirs exécutés dans le village de Wereth au début de la bataille des Ardennes.

C’est donc un récit de guerre, qui mélange le courage des hommes, la stupidité d’un racisme héréditaire et l’incompréhensible barbarie des guerres.

Le dessin en couleurs directes est superbe, tant sur le trait que la mise en scène et les couleurs un peu passées. Les jeux de lumières sur les visages leur donnent vie et volume de manière exceptionnelle. Les cases de nuit, dans un univers de neige, à attendre avec angoisse et désespoir la mort de soldats désarmés, sont esthétiquement superbe et chargées de toute la tension dramatique.

On comprend en parcourant ces cases une à une, le volume de travail nécessaire et l’investissement de trois ans de vie de l’auteur pour créer un diptyque.

Pour finir, je tiens à rassurer Philippe Jarbinet, l’album du milieu (voir cahier de fin) m’a plu, comme il plaira à beaucoup de lecteurs assurément.