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Critique de Mattéo #5

par MassLunar le dim. 10 oct. 2021 Staff

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Quand Mattéo affronte un hiver décisif...

Suite directe du quatrième volume, sans ellipse, nous retrouvons Mattéo toujours au coeur de la Guerre Civile d'Espagne en compagnie des anarchistes au sein d'un village... le village de son père.

Mêlant révélations intimes et peinture histoire, ce dernier album de la série Mattéo est pour moi un véritable coup de coeur. Le précédent volume introduisait simplement la guerre en Espagne à travers l'attente de la prise d'un village par les anarchistes menés par Mattéo. Cet album conclût cette prise  de septembre 1936 à janvier 1939 tout en ouvrant une nouvelle étape dans la vie de Mattéo tandis que vont apparaître les heures les plus sombres de la Seconde Guerre Mondiale. 

Cette cinquième époque est riche en couleurs. On ne le dira jamais assez mais Jean-Pierre Gibrat est l'un des meilleurs artisans de la colorisation qui soit sans passer par la case du numérique, tout en couleurs directs et utilisations d'encres acryliques. Un titre dans lequel Gibrat fait "chanter les couleurs" comme il le déclare lui-même dans une interview pour le site Forbes. 

Cet album est très saisonnier . Il signe la fin de l'été avant de plonger peu-à-peu dans l'automne et la période hivernale en glissant subtilement sur certains ellipses. C'est un album de fin de cycle qui signe aussi bien la fin de certains personnages que la fin d'une époque pour Mattéo. 

Ainsi dans ce titre, sans spoiler, quelques protagonistes connaissent leurs fins, toujours sous les yeux d'un Mattéo qui reste et demeure un écorché vif survivant témoin de la mort des autres, témoin du temps... Jamais Mattéo n'a été aussi touchant dans son rapport avec les autres personnages, lui qui s'était emmuré dans une mélancolie sourde depuis la fin de son bagne se voit devenir complice avec le noble vieillard ennemi du village ou encore se confesse à Amélie. Les dialogues sont portés par des sentiments sincères toujours écrit avec justesse.

La discussion entre Amélie et Mattéo dans un petit fourgon militaire abandonné au bord d'une route est juste hypnotique... On se délecte de la qualité de ces planches sur lesquelles la neige tombe à gros flocons dans la noirceur bleutée d'une nuit, une noirceur uniquement rompue par la lumière d'une flamme allumant une cigarette. On respecte le silence désespéré quand Mattéo enterre l'un de ses proches sous cette même neige à l'aube d'un jour fatidique. 

Encore une fois, tout est immersif, en tant que lecteur, on rentre totalement dans le quotidien de Mattéo et on partage ses peines. Un album plutôt bouleversant avec des personnages qui sont toujours aussi marquants à commencer par Amélie qui l'une des héroïnes de cette série à vraiment se métamorphoser. C'était déjà souligné dans le précédent tome et dans ce tome-ci, on devine que sa capture l'a rendue plus forte et vulnérable à la fois. On devine son trauma passé sous silence. La vie d'Amélie fait écho à celle de Mattéo et nul doute que ces deux personnages se retrouveront tôt ou tard....

En bref

Ce cinquième et dernier opus de Mattéo paru à ce jour est sans doute la composition la plus bouleversante de la série. Il s'en dégage une véritable aura de fin de cycle avec cette mise en valeur d'un Hiver qui scelle aussi bien le destin de certains personnages que la fin d'une époque pour ce survivant qu'est Mattéo.

10
Positif

La couleur et le dessin aussi fin et expressif de Gibrat qui nous offre ici une composition de saison, hivernale, captivante et totalement immersive

L' évolution de Mattéo , beaucoup plus touchant dans ses rapports humains, ce qui donne plus de coeur à cet opus

La destinée de certains personnages.. Tout simplement marquante.

Negatif

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