Requiem in Pace

Isolée sur une plateforme offshore, qui, il y a longtemps, devait extraire du pétrole, Lou, la femme hybride, enfantée de la terre et des flots, a été recueillie par des moines. Or, dans une période troublée, telle qu’elle est décrite, telle que parfois nous la vivons, la foi devient extrême, et les priants d’hier deviennent des fous de Dieu, Dieu de la mer ou des nuées. Rien ne va plus donc dans ce microcosme, isolé de tous, de toute identité, de tout apaisement. Et l’arrivée de pillards en peut qu’amener plus de grabuge et de perdition.

La série Carthago nous a amené à prendre conscience de l’infinité mystérieuse des abysses. Y vivent certainement des créatures ancestrales, que l’humain, pour ne fois, n’a pas dérangé. Alors que la surface du globe est connue dans sa grande majorité, une grande partie des fonds sous-marins rentent un mystère, que l’on approche scientifiquement ou, dans les deux derniers tomes, religieusement. Un temps, court, on pense que la nature a ses lois et que Lou, hybride entre humaine et triton, peut croître en symbiose avec la nature. Mais l’homme et sa barbarie dévastatrice, sa quête d’éternité et de puissance vaine, figuré sous les traits du clone de Fiersinger, ramène sa violence destructrice gratuite.

Nous sommes les pires prédateurs que l’évolution ait connues. Non pour perdurer mais pour supprimer tout, finalement jusqu’à nous même. Et c’est certainement le questionnement que nous propose la fin de ce diptyque : est-ce le besoin de puissance, la satisfaction de l’égo inique et narcissique qui nous poussent chaque jour à nous détruire ?

Cette série a su, au travers d’aventures et de personnages, humains et animaux, nous pousser à réfléchir à la place de l’humanité sur notre terre, sur nos choix, égoïstes, qui nous poussent vers l’extinction. Mort, ou est ta victoire ?