Un début de série haletant

Une nouvelle adaptation des œuvres de Michael Moorcock. Ce 1e tome nous présente les personnages de la série et le contexte général. Dans un futur post-apocalyptique quasi-moyenâgeux où l'Europe est sous le joug de la Granbretanne, le royaume isolé de Kamarg continue de subsister. Le jeune duc de la cité de Köln, le vaillant Dorian Hawkmoon, a été fait prisonnier et doit servir l'Empire granbreton sous l'emprise d'une science-magie noire.

Il est amusant que ce soit un anglais, Michael Moorcock, qui décrive une civilisation britannique malfaisante. Il faut parfois dire les noms de lieux à voix haute pour réaliser ce qu'ils sont de nos jours.

Comme je ne connais pas les romans de base, pour le moment, je suppose que Jérôme Le Gris les a bien respectés dans son adaptation. Avoir un héros dominé par le mal fait de Hawkmoon le frère littéraire d'Elric et de quelques autres personnages de l'auteur qui sont des incarnations du champion éternel.

Benoit Dellac et Didier Poli ont illustré ce récit en s'inspirant des villes actuelles avec une superbe cathédrale de Köln, une cité londonienne noire avec une tour évoquant la tour noire du Mordor, un magnifique pont reliant l'île ténébreuse au continent et même la basilique de Fourvière pas encore détruite par la prise de Lyon. Les personnages sont expressifs et les scènes d'action dynamiques. La colorisation de Bruno Tatti et Angelina Rodrigues est parfaitement adaptée au récit et aux images.

À la suite de ma lecture, je me suis demandé si ce cycle de Michael Moorcock avait servi de modèle à François Froideval pour les "Chroniques de la Lune Noire" avec le joyau implanté dans le front et l'ambiguïté du personnage principal oscillant entre bien et mal.

Un tome d'introduction qui est suffisamment intrigant pour souhaiter que la suite arrive très vite.