Le retour d’Erica

Après nous avoir embarqué dans l’histoire de la Loge des Massacres dans les précédents tomes et le premier tome du spin-off House of Slaugher, on retrouve dans ce nouvel album une Erica Slaugher qui continue sa chasse aux monstres pour son propre compte.

Petit rappel de l’intrigue : Erica est une jeune fille qui a assisté à l’horrible meurtre de ses parents pas une créature que seuls les enfants et les adultes qui ont réussi à garder leurs âme d’enfant peuvent voir. Après ce massacre, elle est recueillie par la Loge des Massacres, une organisation secrète qui a pour mission principale de chasser ces monstres. Après quelques péripéties, elle est amenée à s’enfuir d’Archer’s Peak, pourchassée par la loge. Malgré cela, elle ne perd pas de vue sa traque aux monstres invisibles.

Dans ce cinquième tome, Erica s’engage dans une chasse en solitaire tout en étant toujours traquée par son ancienne organisation. Elle arrive dans une petite ville du Nouveau-Mexique, Tribulation, dans laquelle un nouveau type de créature sévit. Elle y rencontre une jeune fille, Gabi : une rebelle un poil clichée mais que le talent de Tynion IV fait apprécier (elle me fait un peu penser à Clownhunter, personnage qu’il a créé et intégré à l’univers de Batman lors de Joker war - que je vous recommande). Ce nouveau personnage est au premier abord un peu agaçant mais on s’y attache très rapidement.
C’est toujours un plaisir pour moi de retrouver Erica, personnage qui reste énigmatique malgré tout ce qu’on a pu apprendre sur elle dans les quatre précédents opus de la série.

Graphiquement, c’est toujours aussi cool. Le trait est hyper dynamique mais j’ai encore quelques réticences sur certaines compositions de pages qui ne sont pas claires à première vue ; je m’explique : certaines planches sont des double-pages mais ce n’est vraiment pas clair et donc on a tendance à lire dans le mauvais ordre si on ne fait pas attention à chaque page. C’est un peu dommage parce que ça casse le rythme de lecture. C’est un problème qui, je pensais, aurait disparu avec le passage du format de poche au format classique d’Urban, mais cela persiste.
Sinon je suis très friand du trait reconnaissable de Dell'edera dont la narration est hyper cinématographique.
Cependant, le chara-design du nouveau type de monstre est très très (très très…) inspiré du Demogorgon de Stranger Things et on sent clairement que la série est amenée à être adaptée par Netflix, en espérant que cela ne finisse pas par nuire à cet excellent comic-book.

Something is killing the children est une série que je prend beaucoup de plaisir à suivre et ce nouvel album ne fait que confirmer cela en nous proposant un nouvel arc narratif et de nouveaux personnages très bien construits.

Côté édition, c’est toujours Urban comics qui, après l’abandon du format de poche avec Urban Link, a passé toute la collection de Something is killing the children sur son format classique. Ce n’est pas plus mal pour ce récit et pour pouvoir apprécier à sa juste valeur le trait original qui illustre parfaitement cette très bonne série.