Reckless-less

C’est toujours un plaisir quand une nouveauté d’Ed Brubaker sort, encore plus quand il travaille avec Sean Phillips. Reckless reste une des séries de ce grand duo que je préfère pour son protagoniste certes un peu cliché mais attachant malgré son caractère impulsif et violent. Reckless - Ce fantôme en toi est déjà le quatrième opus des aventures du détective très privé Ethan Reckless dont les méthodes ne sont pas toujours très légales.

Synopsis :
Dans ce nouveau récit, l’auteur se concentre sur l’histoire familiale chaotique d’Anna, l’acolyte aux cheveux mauves de Reckless. Après avoir retapé le cinéma pour y faire des projections et assouvir sa passion pour les films, la jeune punk accepte un contrat offert par une ancienne star du cinéma d’horreur pendant l’absence d’Ethan, occupé par une autre affaire. Il lui suffirait d’enquêter sur son manoir qui semble hanté pour terminer sa mission mais rien n’est jamais aussi simple dans le Los Angeles de 1989.

L’intrigue de ce tome 4 monte vraiment crescendo. Au début, on se demande où veut nous emmener l’auteur avec l’inclusion de paranormal dans cette nouvelle enquête, ce qui n’est pas vraiment habituel chez Brubaker. Puis il nous dévoile petit à petit des indices, des nouveaux personnages, tous aussi bien travaillés avec leur histoire, leur caractère, et ça même pour les plus secondaires.
C’est encore un bon polar qu’on peut lire sans forcément avoir suivi la série mais je vous conseille quand même d’avoir lu les précédents, tout d’abord parce que c’est très bien, et puis parce qu’il faut un minimum connaître Anna pour apprécier ce nouvel album.

J’ai eu tendance à me plaindre dernièrement de la baisse de qualité du trait de Sean Phillips mais ça ne sera pas le cas ici. J’ai trouvé les proportions moins dérangeantes que dans les précédents tomes, on a l’impression qu’il a du plaisir à dessiner Anna et il nous fait de très jolies planches. Cependant, il persiste quelques cases dans lesquelles la qualité du trait reste inférieure au reste mais c’est moins choquant que dans les précédents numéros.
Je suis toujours aussi admiratif du travail de la couleur de Jacob Phillips. Il a une façon de coloriser qui change de l’ordinaire et c’est toujours un vrai plaisir à lire. Alors oui, il déborde, mais chaque trait de couleur est étudié pour participé au rendu final que je trouve toujours aussi cool.

Encore un très bon polar tant pour les rebondissements que pour la partie graphique, vivement le cinquième dans lequel on saura ce qui est arrivé à Ethan Reckless pendant son absence !

Toujours édité par Delcourt, les matériaux sont de bonne qualité et le papier n’est ni trop brillant ni trop mat, pour un rendu des couleurs au top. Par contre, je me demande encore le rapport entre la couverture et le récit parce qu'à part Anna et la maison, je ne vois pas trop.