La valse des sentiments

Ce deuxième tome est une merveille à l’égal du premier. Une somme de deux cents pages que l’on lit d’une traite, pris dans l’atmosphère graphique et par le récit. L’atmosphère d’abord, une peu grise, comme on peut imaginer le Bruxelles des années 50, mais où éclate ça et là des éclairs de couleurs lumineuses. Depuis les planches pleine page jusqu’aux plus petites cases, la mise en scène est là pour saisir et accompagner le lecteur, le faire passer de l’aventure aux larmes, du rire à l’émotion. Car le récit est ainsi, il joue sur toutes les cordes des plus hilarantes aux plus sensibles.

La bête, qui ne porte pas encore au début le nom qu’on lui connaît, a été enlevée au jeune garçon François et sa mère, après avoir mordu un jeune garçon à l’école. Elle attend avec le reste de la ménagerie à la fourrière de connaître leur sort. En parallèle, un savant un peu loufoque, crypto zoologiste, veut récupérer la bête, morte ou vive pour trouver le prestige et la gloire. François, lui, n’entend pas se laisser faire et veut libérer son ami animal et l’emmener en Allemagne, où il compte retrouver son père. Au cours de son périple, il sera aidé par ses nouveaux amis, ceux-là même dont il était précédemment le souffre-douleur. Un revirement très bien écrit, une leçon pour les adultes. Enfin, son maître d’école au cœur d’artichaud tentera, par le rire et la gentillesse, de séduire la mère du jeune garçon. Mais le cœur a ses raisons … Et le charme de l’uniforme ….

Ce diptyque est magnifique, tant au niveau de l’histoire que du dessin. Il conte avec beaucoup de sensibilité une tranche de vie mouvementée des protagonistes, enfants, adultes et animaux. Aventures, frissons, rires, pleurs, tous les sentiments traversent le lecteur au fil de ces superbes pages. Un diptyque que je vous conseille de lire et de garder.