Super-confus

WildC.A.T.S fait partie de ces séries très appréciées par les amateurs de comics. Pour ma part, j’étais trop jeune pour en apprécier la teneur quand c’était publié et je ne m’y suis jamais intéressé plus que ça. J’en ai lu quelques numéros par-ci par-là par curiosité mais sans suivre le lore principal donc c'est en quasi néo-lecteur que j'ai entrepris cette lecture.
Quand j’ai vu que cet album regroupe le run écrit par Alan Moore, je me suis dit “pourquoi ne pas tenter l’expérience ?”.

Je ne sais jamais trop à quoi m’attendre quand j’ouvre un Alan Moore tellement sa palette est large. J’ai adoré Watchmen et V pour Vendetta par exemple mais j’ai détesté From Hell.
Avec WildC.A.T.S, j’ai encore découvert une nouvelle facette de cet écrivain de génie et j’ai beaucoup aimé ce style. Tantôt dramatique, tantôt poétique, mêlant différents sujets de société sur fond de science-fiction et de super-héros, le tout étant parfaitement amené.

Le dessin est globalement très cool et colle parfaitement au récit ; et pourtant je ne suis pas un immense fan de cette période et de ce style d’encrage très 90’s (et pour cause, c’est du comic-book de cette décennie).

Ce qui pèche totalement dans cet album à mon avis, c’est la direction éditoriale prise par Urban - éditeur dont j’aime beaucoup le travail d’habitude.

Tout d’abord, sans connaître plus que ça l’univers WildStorm, je pensais que cet album pourrait être une porte d’entrée mais j’ai trouvé ça très compliqué de débuter avec ce tome. J’aurais préféré une numérotation 3 permettant simplement de comprendre qu’on se situe directement après les 2 tomes intitulés WildC.A.T.S Origines sortis quasiment en même temps, mais il faut attendre de lire la préface pour le comprendre.

Soit, je lis la préface qui préfère se concentrer sur l’aventure éditoriale de la licence (très intéressante au demeurant) mais qui fait une totale impasse sur la mise en contexte de l’action. Dans des albums de Batman, on a le droit à des fiches rappel de personnages comme Bruce Wayne, Gordon ou Catwoman qui sont bien plus connus que les protagonistes des WildC.A.T.S.
On est donc catapulté en plein dans l’exil de personnages pour lesquels on utilise quelquefois 3 noms différents sans qu’on ait d’indice de qui est qui, ce qui a compliqué ma compréhension de l’histoire, surtout en début de lecture. Au fur et à mesure, j’ai commencé à comprendre mais j’ai quand même dû aller regarder sur le web pour tout comprendre et ne pas lâcher.

Un autre point m’a empêché d’apprécier pleinement ma lecture : si j’ai bien compris, WildC.A.T.S fait partie d’un univers bien plus grand dans lequel il se passe pas mal de choses… Le souci de cet album, c’est que d’une issue à l’autre, un personnage peut disparaître sans qu’on soit au courant parce qu’il lui est arrivé quelque chose en parallèle dans une autre série sans que ce soit expliqué. Je me doute bien que c’est un parti pris d’avoir regroupé tout le run dans un même recueil mais un petit résumé entre 2 chapitres pour recontextualiser aurait vraiment pu être intéressant parce que j’ai encore dû retourner plusieurs fois sur le web pour comprendre ce qui se passait.

Mon impression générale est que c’est une intégrale du run d’Alan Moore s’adressant plutôt aux connaisseurs de la licence et de l’univers tout entier plutôt qu’à des néo-lecteurs qui pourraient facilement être largués.

Et c’est dommage parce que c’est du super-héros qui change de ce qu’on a l’habitude de lire. Les personnages et leur évolution sont bien développés et apportent une touche d’humanité à ces extraterrestres surpuissants.