Pour qui sonne le glas

On avait laissé Bass en très mauvaise posture, parmi les faux Marshal qu’il voulait dénoncer et dont il s’était attiré l’animosité. On passe dans ce tome d’un évènement à un autre, sans faire tout d’abord le lien avec le tome précédent.

Autour de la ville d’El Paso, en quarantaine pour cause de peste, un militaire un peu dérangé n’hésite pas à tuer un civil à coup de canon, ni, par la suite, promettre de détruire la ville entière. Sans nouvelle de Bass, loin de là, sa famille essaie de survivre. Enfin, les faux Marshall, ayant fait le faux pas et la tuerie de trop, sont venus demander un nouveau pardon, une troisième chance, à El Paso, au colonel Helena qui leur a donné leur deuxième. L’un d’eux, échappé de la ville, vient demander l’aide de Bass, qui, comme à son habitude, va se plonger au cœur du danger, y retrouver le doc Moon et sa fille Hope.

A la fin du tome, chacun devra choisir sa sortie, par le haut et le rachat ou par le bas et la poursuite de l’ignominie ; En ayant enfin une réponse, peut-être divine, à leurs provocation ou en sauvant ce qui peut l’être, pour soi et pour le monde.

Bass est un solitaire dont il n’est pas aisé de comprendre, parfois, les agissements, mais qui semble porter, comme étendard ou fardeau, une éthique et une morale, une vision du monde, qui dirigent ses actions.

Le dessin garde, pour moi, toujours une part d’étrange, dans la surutilisation des traits, dans des perspectives qui semblent un rien anachroniques. Les couleurs elles-mêmes semblent parfois transporter le Far West dans un univers parallèle, à l’image des cases du saloon ou joue l’enfant.

Bass est un misanthrope solitaire et bizarrement attachant, dont on suit les aventures avec la certitude qu’il va encore nous surprendre.