Avouer sa jalousie

La pluie du tome précédent est définitivement partie et place au paysage d’après avec ses flaques et son soleil qui point. L’autrice sait vraiment transposer la poésie de son récit dans ses illustrations.

Et quelle lecture émouvante fut encore ce tome. Pourtant, pour ne pas changer, les histoires sont simples, presque banales, pouvant parfaitement nous arriver. Il est question de jalousie qu’on n’ose pas exprimer, de mal être, d’homosexualité refoulée, de famille recomposée où on a du mal à trouver sa place et bien sûr de couple.

Le couple de nos héros me fait totalement fondre. J’ai adoré les suivre adolescents. J’adore les suivre adultes. Leur couple est fiable, solide, il semble pouvoir résister à tout. Ils vivent ensemble et savent sentir les changements de chacun mais ne forcent jamais rien, attendant le moment propice. Ici, c’est Natsuki qui ne va pas bien et il est tellement touchant. Il aime tellement Chika qu’il n’ose pas lui dire qu’il est mal du retour de son ex- alors que pourtant il lui fait confiance. Il l’aime aussi tellement qu’il ne réalise pas que le grand frère d’un de ses jeunes élèves craque pour lui. Il est tellement maladroit. Je trouve ça adorable.

Et le talent de l’autrice, c’est de faire dénouer cela on ne peut plus simplement à travers un quotidien qu’on pourrait vivre, un voisine malade, une visite à l’hôpital, des amis qui viennent donner des conseils, un petit frère qui disparaît et qu’on cherche partout. Ces petites tensions scénaristiques sont parfaitement dosées pour être les déclencheurs parfait aux discussions nécessaires pour faire à nouveau avancer le couple et ça fonctionne tout simplement, sans forcer, et l’émotion est toujours là. Là pour cet adolescent un peu perdu. Là pour cette adulte qui n’ose et n’osera pas se déclarer. Nos héros, eux, sont l’élément fiable qui ne varie pas et ne bouge pas. Qu’est-ce que j’aime.